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La nouvelle taxe de 5% décidée dernièrement pour être prélevée sur
l'offre prépayée de téléphonie mobile tel qu'annoncé par la loi de finances
complémentaire 2009 vient d'être répercutée directement sur les abonnés qui
doivent désormais payer plus cher les rechargements par carte et les
rechargements électroniques.
Pourtant, aucune indication sur les détails exacts d'application de la nouvelle taxe n'a été fournie par la loi de finances complémentaire. Cette dernière s'est limitée en revanche à préciser que cette taxe a pour objet de renforcer le contrôle des activités de la téléphonie prépayée en Algérie. Une mesure qu'on dit palliative aux effets néfastes de la fraude fiscale. Selon les revendeurs de détail, l'opérateur public «Mobilis» est le seul, pour le moment, à ne pas avoir procédé à une quelconque augmentation des prix. Contacté hier par téléphone, le chargé de la communication de Mobilis nous a indiqué que «l'opérateur historique vient de saisir par courrier l'Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) pour demander des éclaircissements sur la mise en application de cette taxe». Mobilis, a expliqué la même source, «attend de savoir si cette taxe doit être récoltée auprès du client ou plutôt si elle doit être supportée par l'opérateur lui-même». Les deux opérateurs privés, Djezzy et Nedjma, ont pour leur part tranché sur la question. Il semble pour eux évident que la taxe doit être prélevée auprès du client, comme en témoignent les nouveaux prix qu'ils ont déjà appliqués à leurs abonnés. Ainsi, à titre indicatif, et s'agissant du rechargement électronique, pour acheter 100 dinars de crédit, il faut désormais débourser 120 dinars contre seulement 110 dinars auparavant. Ce nouveau tarif est appliqué aussi bien par Djezzy que par Nedjma, nous confie un détaillant de téléphonie mobile sur la place d'Oran. La même source a expliqué, par ailleurs, qu'avant, il achetait auprès des distributeurs 10.000 dinars de communication (rechargement électronique) pour le prix de 9.700 dinars. Or, aujourd'hui, a-t-il dit, il paye les 10.000 dinars de communication à 10.300 dinars, soit une augmentation de 600 dinars. La même tendance est constatée pour les cartes de rechargement, a-t-il ajouté. La carte de 1.000 dinars de Nedjma, il l'achetait avant à 970 dinars, ce qui lui permettait de la vendre à ses clients à 1.000 dinars, soit un bénéfice de 30 dinars. Maintenant, il l'achète auprès des distributeurs à 1.020 dinars, soit une hausse de 50 dinars, ce qui le contraint, a-t-il dit, à la proposer auprès de ses clients à 1.050 dinars pour maintenir sa marge de 30 dinars. Pour l'opérateur Djezzy, les choses ne sont guère différentes. La carte de recharge de 1.200 dinars est actuellement cédée aux abonnés dans les magasins de détail à 1.240 dinars, au lieu de 1.200 dinars. La raison est la même. Des augmentations de prix opérées en amont de 40 dinars. En effet, a expliqué le même commerçant, la carte Nedjma de 1.200 dinars était acquise à 1.180 dinars. Actuellement, il l'a paie auprès de ses fournisseurs à 1.220 dinars. Il est donc obligé de répercuter cette augmentation pour garantir sa marge de bénéfice. Ceci dit, les détaillants du prépayé n'ont pas manqué de critiquer la manière avec laquelle cette augmentation des prix a été opérée. «Il n'est pas normal pour nous et surtout pour nos clients qu'on leur propose des cartes de recharge où il est affiché un prix alors qu'on leur demande de payer un prix supérieur. Les opérateurs doivent, soit changer les prix affichés sur les cartes, soit procéder clairement et sans détour à une augmentation des prix de l'unité de communication», affirme un commerçant du quartier de Plateau. Cela nous évitera, a-t-il dit, «à expliquer l'inexplicable à nos clients». |
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