Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Football - Encadrement technique: La valse des entraîneurs s'amplifie

par M. Zeggai

La valse des entraîneurs se poursuit à un rythme accéléré. A la veille de la reprise du championnat national Une 2009/2010, c'est le même scénario qui se reproduit. Pour ce nouvel exercice, seuls l'USMH, CRB, WAT, JSMB, MCA, USMA, JSK ont conservé leurs staffs techniques respectifs, préférant ainsi jouer la carte de la stabilité dans un championnat qui a consommé la saison précédente 44 entraîneurs chez les 17 clubs de l'élite et ce, sans compter les intérimaires. Ce phénomène ne cesse de s'amplifier par rapport aux années précédentes. Par exemple lors de la saison 2002/2003, 33 techniciens se sont succédé à la tête des 16 clubs de la Nationale Une. Au cours de la saison 2003/2004, on a eu 37 et en 2004/2005, on a enregistré 36 changements, alors qu'en Nationale Deux, durant la saison écoulée, près de soixante techniciens se sont relayés pour 17 clubs de cette division. C'est dire que le football algérien est devenu un gros consommateur d'entraîneurs.

 Ce phénomène s'explique par les mauvais résultats des clubs où leurs présidents espèrent, en sacrifiant leurs entraîneurs, provoquer le déclic que d'opter pour la stabilité. Mais ceci ne nous empêchera pas de dire que certains techniciens ne sont pas exempts de tout reproche et sont même parfois complices de cette situation. Sinon, comment expliquer que bon nombre d'entre eux «font» deux, trois et quatre clubs par saison ? Autre raison, ces entraîneurs ne se soucient guère des bienfaits de stages de perfectionnement et ne sont même pas informés ou associés dans l'opération de recrutement, ne sachant même pas si les joueurs recrutés à coup de milliards répondent ou non au profil de joueurs recherchés, et en fonction de leurs conceptions de jeu.

 Aujourd'hui, le milieu du football est en perpétuelle évolution, ce qui signifie clairement que notre sport roi a besoin de techniciens formés est capables par exemple de développer l'intelligence du jeu individuel et collectif. En tous les cas, ce n'est pas en organisant des stages de formation de deux jours que le niveau des entraîneurs algériens va évoluer comme le prétendent certains. Il est certain que cette valse chez nos techniciens porte préjudice à notre football. En effet, lorsque les supporters s'insurgent contre les mauvais résultats de leur équipe, c'est l'entraîneur qui va en faire les frais, et la direction se retrouve ainsi forcée de mettre fin à ses fonctions.

 Pour cette saison, onze formations de l'élite ont procédé à des remaniements au niveau de leurs staffs techniques. A commencer par l'USMAn, qui a vu défiler à sa barre technique la saison précédente cinq coachs (Belhout, Dépireux, Lounici, Ifticène et Latrèche), a misé cette fois sur le retour de Amrani. Idem pour l'ESS qui a sollicité Belhout, lequel sera associé à Mechiche. Pour sa part, le MSPB a jeté son dévolu sur Rouabah après avoir eu durant l'exercice écoulé trois entraîneurs, Mehimidet, Mouassa et Bougherara. De son côté, le président de l'USMB, Zaïm, irrité par les entraîneurs locaux Amrani, Hammouche et Khezzar, a préféré la piste étrangère avec le Portugais Fernandes. Le MCEE, pris au dépourvu par le départ de Belhout, a innové en recrutant le Français Cristian Castellan.

 A Chlef, la collaboration entre Amrani et l'ASO n'a pas duré longtemps et c'est Saïb Moussa qui a été choisi. Chez le Nasria, avec l'élection d'un nouveau président, Bouzidi vient de remplacer Benzekri qui a été victime de ses principes. Au CABBA, alors que l'on croyait Yaïch partant pour un nouveau bail, ce fut Khezzar qui a été engagé. A Batna, le CAB, nouveau promu, a engagé Bouarratta et compte éviter l'instabilité qui a régné la saison écoulée avec les Tebib, Khezzar et Benyellès. A l'ASK, Belaribi est retourné pour succéder à Biskri. Quant au MCO, il a surpris tout le monde en battant le rappel de Hadj Mansour qui travaillait en Libye. Mais tous ces entraîneurs, recrutés à coup de centaines de millions, sont assis sur un siège éjectable et pourraient, du jour au lendemain, plier leurs affaires. Enfin, parmi les seize techniciens de l'élite, six sont des étrangers de nationalités différentes dont quelques-uns vont découvrir le championnat algérien.