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Ghazaouet: Les poids lourds et les hallaba font la loi

par Belbachir Djelloul

Dans une pétition titrée «les engins meurtriers» et adressée au chef de la daïra de Ghazaouet mais aussi pour information au chef de l'état-major de l'ANP et au wali de Tlemcen, les signataires signalent la présence de semi-remorques et de camions de 10 tonnes en nombre dépassant la norme dans la circulation de leur ville conçue à l'origine pour quelques voitures.

 En effet et depuis que ces engins meurtriers (utilisés aussi par des trafiquants de carburant «hallaba») sont interdits de passage dans la ville de Maghnia de 8h à 21h, c'est vers la RN 98 (Tlemcen-Ghazaouet) et la 7 AA Ghazaouet-Maghnia qu'ils convergent créant indubitablement des embouteillages à l'entrée Est de la ville, dans le quartier de Brigandville. Ce sont d'interminables chaînes d'engins tractant des remorques vides, des camions de 10 tonnes, plusieurs Mercedes et des dizaines de R25 qui se concentrent à l'entrée de Brigandville où ne peuvent passer et difficilement que deux véhicules.

 Quelques agents des services de l'ordre sont là pour la fluidité de la circulation mais vers les 10h du matin, il leur est impossible de contrôler la situation dans ce goulot d'étranglement surtout que la sortie d'engins lourds et de véhicules du port n'est qu'à quelques mètres. Il n'est pas rare de voir des enfants deux fois plus petits qu'une roue de remorque se faufiler entre ces montagnes de ferraille en plein centre-ville. C'est cette insécurité que relatent les riverains dans leur pétition. Ils citent comme exemple des accidents de la route dans lesquels sont impliqués ces engins de la mort qui dégradent le cadre de vie et font trembler les immeubles haussmanniens, rendent l'air irrespirable et provoquent entre autres des nuisances sonores.

 Une fillette de huit ans a été tuée à Boukiou sur la AA.7. C'est ce qui a valu l'implantation de quatre dos d'âne sur ce tronçon routier et une autre personne à El-Bor qui n'en finit pas de payer cher son tribut à ces «kamikazes de la route» comme ils sont qualifiés dans la pétition. Après l'appel au secours, le ton devient menaçant et nous pouvons lire que «si rien n'est fait à l'avenir, nous serons dans l'obligation de nous opposer nous-mêmes à ces derniers (engins de la mort, ndlr). Nous ne pouvons ni ne voulons laisser nos enfants périr sous l'emprise de ces gens qui se croient au-dessus des lois de la République».