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Oran-Est: Un monde dessus dessous

par R. L.

L'histoire semble se répéter. A Oran-Est, les habitants perdent le nord. Comme c'était le cas pour Bir El-Djir, Akid Lotfi, l'une des cités les plus peuplées d'Oran, devient synonyme d'anarchie. Un chantier qui n'en finit pas de se prolonger. Certes, le Centre de convention de Sonatrach, en cours de réalisation tout près de la cité, avance à grand pas. Les Espagnols travaillant H24, échéance oblige. Mais, d'autres travaux liés au premier projet ont été lancés tous azimuts ces derniers temps, notamment ceux liés au réseau d'eau, et à une trémie. Avec, comme conséquences, des routes défoncées, de la poussière, la circulation déviée vers le centre de la cité. Le bitumage des routes, au-delà de la satisfaction apportée aux habitants qui revendiquaient depuis des années la pose de ce tapis, semble paradoxalement créer un autre problème, et pas des moindres. La circulation déviée à l'intérieur même de la cité, du fait des travaux du Centre de convention de Sonatrach et de trémie en cours, apporte son lot de désagréments aux habitants qui ne savent plus quoi faire. Des désagréments qui ne se limitent pas seulement aux nuisances sonores. Dans la grande cité, aucune plaque de signalisation routière. La priorité à droite jamais respectée, c'est l'anarchie totale, surtout avec le grand afflux né de la déviation de la circulation (Oran-Canastel, qui passe par la cité) et la saison estivale. Des enfants ont toutes les peines du monde pour traverser la route. Et des parents s'inquiètent déjà pour leurs enfants pour la prochaine rentrée des classes. L'absence de sûreté ou d'agents de la circulation sur les lieux laisse le terrain libre aux chauffards de tout bord pour s'essayer à la formule 1, inconscients du danger qu'ils font encourir aux piétons. Une situation qui ne semble pas émouvoir outre mesure, ceux censés gérer nos cités.

 Par ailleurs, d'autres chantiers de logements en pleine zone habitée ont été lancés au grand dam des occupants des immeubles, réveillés tous les jours à 6 heures du matin. En plus de la poussière qui empoisonne le quotidien. Et, là aussi, cela ne semble déranger que les habitants. Les eaux usées, c'est l'autre gros problème soulevé. Surtout en cette période de canicule où les eaux déversées dans la nature stagnent, dégageant des odeurs nauséabondes, avec tous les risques sur la santé publique. Même si des associations tentent d'alerter les services compétents, il semble bien qu'elles ne soient pas entendues. Car, ce n'est pas seulement à travers des actions de volontariat que l'on peut régler les problèmes de la cité qui nécessitent une prise en charge quotidienne. Il en va ainsi des nouveaux ensembles immobiliers, de simples cités dortoirs livrées à elles-mêmes et à toutes les dégradations. Pourtant, les pouvoirs publics ne cessent de promettre des cités vraiment habitables, à coups d'annonces et de lois. Même si les habitants ont leur part de responsabilité dans la dégradation générale des conditions de vie, à travers leur démission, les autorités locales, qui brillent par leur absence, participent dans la perpétuation de cette anarchie.