Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Deux gardes communaux accusés d'incendie volontaire: Emeutes à Tadmaït

par Naït Ali H.

Une enquête a été ouverte par la gendarmerie nationale suite à des incidents qui se sont produits en fin de journée du vendredi dans la localité de Tadmaït, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, apprend-on de sources sûres.

En effet, suite au passage à tabac de deux gardes communaux qui auraient été pris en flagrant délit en train de mettre le feu à des champs dans les monts de Sidi Ali Bounab, sur les hauteurs de la ville de Tadmaït, dans l'après-midi du vendredi, les gendarmes territorialement compétents ont décidé d'auditionner les deux individus et d'autres personnes pour faire toute la lumière sur cette affaire qui a tourné à l'émeute dans la soirée du vendredi. Selon des témoignages d'habitants de la région, tout a commencé quand des villageois ont surpris les deux gardes communaux dans leurs champs où des incendies se sont déclarés. Accusant les gardes communaux d'être à l'origine de ces feux, les villageois les ont violemment tabassés avant de les conduire de force vers le siège de la mairie de Tadmaït dans l'attente de leur arrestation par les services de sécurité.

 En l'absence de preuves, les services de sécurité ne pouvaient procéder à l'arrestation des deux gardes communaux. En colère, des jeunes de la localité ont alors carrément pris en otage les deux gardes communaux natifs eux aussi de la région. Un groupe de jeunes ont ensuite fermé la RN 12, non loin du barrage de contrôle routier, alors que l'un des gardes communaux gravement blessé a été évacué vers le CHU de Tizi Ouzou. Le blocage de la RN 12 a duré un peu plus d'une heure provocant un énorme embouteillage au niveau de la ville de Tadmaït.

 Aux environs de 22 heures, des forces anti-émeutes ont été dépêchées sur les lieux afin de rouvrir la route et récupérer le second garde communal d'entre les mains des manifestants. Même l'interpellation de ce dernier par les services de sécurité juste après avoir été relâché par des jeunes en colère n'a pas réussi à calmer les esprits. Et des émeutes entre forces de l'ordre et des jeunes manifestants ont éclaté dans la soirée et se sont poursuivies jusqu'à tard dans la nuit. Aux jets de pierre de jeunes, les policiers ripostaient en lançant des bombes à gaz lacrymogène. Dans la matinée d'hier, la situation s'est un peu calmée mais la tension était vive dans la ville.