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L'été est là et avec lui les risques sanitaires de toutes sortes.
D'aucuns n'ignorent que canicule et insalubrité favorisent, une fois
conjuguées, l'émergence de maladies, parfois moyenâgeuses.
Le triste épisode de 2003 à Kehaïlia, commune de Tafraoui, avec la découverte de cas de peste bubonique et l'impact que cela avait laissé dans les esprits des uns et des autres reste encore vivace. L'émergence de la peste à Oran a eu le mérite de confirmer deux choses. D'abord, qu'on n'est pas à l'abri de maladies aussi graves, mais aussi, qu'on ne peut pas se permettre de négliger notre responsabilité à mener une lutte sans relâche à tout ce qui peut favoriser l'émergence de ces maladies. Pourtant, rien n'indique aujourd'hui qu'on ait pris tous les enseignements de l'événement : les décharges sauvages sont toujours aussi nombreuses à Oran. La collecte des ordures ménagères reste encore un exercice qui laisse apparaître des déficiences criardes. Le problème des caves inondées n'a toujours pas trouvé de solution durable comme en témoigne leur nombre actuel, 500, uniquement à Oran-ville. Les campagnes de dératisation et de désinsectisation, quand toutefois elles sont menées, sont souvent inefficaces, et le constat émane des services mêmes chargés de cette mission. La fourrière canine de la commune ne dispose que d'un seul et unique camion pour couvrir tout le territoire de la ville. Pas plus tard que mardi dernier, les services d'hygiène de la commune d'Oran ont lancé une campagne de dératisation au niveau de certaines cités et lycées de la ville. Une action dont l'efficacité reste tout à fait relative, selon Mme Djemaï, responsable de la dératisation, la désinsectisation et la désinfection au sein du Bureau d'Hygiène Communale (BHC) de la commune d'Oran. Mme Djemaï estime en effet que la quantité de raticides déposée dans les sites ciblées demeure complètement négligeable comparée à l'abondance de nourritures que ces rongeurs nuisibles trouvent quotidiennement dans les décharges sauvages et autres dépotoirs qui pullulent un peu partout. Pourtant, au premier semestre 2009, les services de la division de l'Hygiène et de l'Assainissement (DHA) de la commune d'Oran ont éradiqué en collaboration avec les comités de quartiers pas moins de 80 décharges sauvages à Oran, ce qui représente un tonnage globale de près de 13.000 tonnes d'ordures. Mais ces décharges, dans la quasi-totalité des cas, ne tardent jamais à se reconstituer de nouveau, au grand dam des comités de quartier, qui restent impuissants face au manque de civisme de certains. Autre élément qui explique la prolifération des ordures dans la ville, la faiblesse des moyens de collecte. Sur les 53 bennes-tasseuses dont dispose la division de l'Hygiène et de la l'Assainissement (DHA), seules 21 sont actuellement opérationnelles. Le reste, soit pas moins de 32 engins de collecte, sont à l'arrêt, « à défaut de pièces de rechange ». Si l'on considère qu'un habitant produit en moyenne 1 kg de déchet par jour, la quantité des ordures ménagères à Oran (pour une population de 800.000 habitants), tournerait autour des 800 tonnes/jour. Avec les moyens actuels, les capacités de la commune sont de l'ordre de 500 tonnes/jour, soit un déficit journalier de 300 tonnes/jour. L'autre menace, les insectes, qui jouent le rôle de vecteur dans la transmission des maladies de l'animal vers l'homme. Faute de produit, la campagne de fumigation, destinée à lutter contre les mouches et les insectes volants, n'a pas été menée cette année, selon Mme Djemaï. Une première campagne ciblant les gîtes larvaires a été toutefois opérée en mai dernier. Seulement, là aussi, et devant le nombre important des caves inondées à Oran, toute action visant la lutte contre les moustiques et autres insectes volants, reste inutile, vu que l'insecte dispose de toutes les conditions pour se reproduire en masse. Le cas du site de Daya Morsli qui s'étend sur une superficie de 200 ha couverte d'eau stagnante représente dans ce sens, une préoccupation majeure pour les services chargés de l'hygiène. Pour prendre en charge le site, a affirmé Mme Djemaï, l'armée a donné son accord de principe pour mettre à contribution ses moyens pour un traitement aérien. Sauf que l'acquisition de produits insecticides tarde toujours à venir pour des raisons de « procédures », nous dit-on. |
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