Ils étaient des dizaines pour ne pas dire plus d'une centaine de personnes, dimanche dernier, à n'être pas encore arrivées au petit cimetière des «Rouaïssia» sur les hauteurs de la ville de Médéa, auquel mène une route très étroite, quand la dépouille mortelle de feu Mahmoud Ali Turki, dit «Si Rachid», moudjahid très connu au sein de la Zone II (Médéa et ses environs) de la wilaya IV historique, avait commencé à être mise en terre. Ceci pour dire, qu'une foule très nombreuse, composée de proches et de parents, d'amis et surtout de simples djounoud et officiers de l'ALN-Wilaya IV historique, parmi lesquels le commandant Si Lakhdar Bouregaa, a accompagné le défunt, décédé la veille à la suite d'une courte maladie, à sa dernière demeure. Né le 8 mai 1924, une journée qui allait entrer, 21 ans plus tard, dans l'histoire de la résistance du peuple algérien face à l'occupation coloniale, Ammi Mahmoud, comme tout le monde aimait l'appeler, avait rejoint le maquis au tout début de l'année 1958 pour ainsi échapper à l'armée coloniale qui le recherchait pour ses activités de militant au sein du FLN, mais aussi parce que son frère Omar était déjà un des djounouds remarqués de la katiba «Zoubiria» aux côtés des Si Mahmoud Toubal-Seghir, Si Ahmed Abdi, SI Mohamed Benhellel, Si Hamid Benkali et bien d'autres valeureux combattants de l'ALN-Wilaya IV historique.

 A l'indépendance, Ammi Mahmoud continua à militer au sein du FLN-Kasma de Médéa et plus précisément comme membre de la commission de reconnaissance des anciens moudjahidine. Parallèlement à cela, il fut un des membres du premier bureau post-indépendance, du club de l'olympique (de Médéa (OM), section football, en compagnie des Mokhtar Benaimèche, Missoum Hadjersi, Mohamed Ouali, Hamou, Zemmouri... avec, comme entraîneur, Noureddine Enfoussi.

 S'étant retiré de la vie politique au début des années 70, Ammi Mahmoud se consacrera à la gestion de son petit atelier de menuiserie métallique, en compagnie de ses enfants, avec toujours un regard sur les résultats sportifs de l'OM, son club de toujours, et qu'il a aimé passionnément jusqu'à ce que la maladie le cloua au lit. Ce club de l'OM qui vient d'accéder en ligue inter-régions à la veille de la mort de Ammi Mahmoud.