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Sonatrach: Les recettes pétrolières ont baissé à près de 20 milliards de dollars

par Mahrez Ilias

Les recettes pétrolières algériennes ont enregistré au premier semestre 2009 une baisse drastique, dans le sillage de la crise économique mondiale. Le groupe pétrolier algérien Sonatrach a, selon son P-DG, Mohamed Meziane, réalisé des recettes d'hydrocarbures de 19,9 milliards de dollars, en nette baisse par rapport à la même période de l'année 2008.

 Le patron de Sonatrach, qui a révélé ces chiffres à la radio nationale, a indiqué que cette baisse des recettes pétrolières s'explique par la chute des prix du brut sur les marchés internationaux des suites des effets de la baisse de la demande mondiale, alors subjuguée par la crise économique et financière qui frappe les économies développées. Cette baisse des prix du pétrole a atteint jusqu'à 33 dollars le baril en décembre dernier, contre près de 140 dollars en juillet 2008. Cependant, pour M. Meziane, «ce chiffre n'est pas loin de celui réalisé au cours du premier semestre de l'année 2007, qui reste la meilleure référence avec 21 milliards de dollars».

 Cette baisse des recettes pétrolières de l'Algérie n'est pas sans effet direct sur le volume global des revenus pour l'année 2009 qui devraient être moins importants que 2008, mais sans atteindre des niveaux inquiétants, estiment de leur côté des experts, selon lesquels les cours du brut pourront revenir à des niveaux encourageants d'ici à la fin de l'année, après les «pics» de 70-73 dollars du mois de juin.

 Pour autant, les capacités de production de l'Algérie sont importantes, et tournent autour de 1,45 million de barils/jour (mbj), alors que sa production effective est de 1,2 mbj en raison de l'application des décisions de réduction de la production prises par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en 2008.

 La crise économique, qui a frappé de plein fouet les grandes économies mondiales fortement consommatrices de pétrole, a influé négativement sur les cours du brut, qui sont descendus en quelques semaines en 2008 de 140 dollars/baril en juillet à 33 dollars/baril au 4ème trimestre. Mais une série d'indicateurs et de facteurs ont redonné du souffle aux prix du brut sur les marchés internationaux depuis le début du mois de juillet. Les prix du pétrole ont évolué en nette hausse et ont clos la semaine à 65 dollars, vendredi en fin d'échanges européens, encouragés notamment par des signes d'accélération de la demande en Chine, deuxième pays consommateur de brut.

 A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre - devenu ce jour le contrat de référence - gagnait 1,29 dollar à 65,04 dollars, par rapport à la clôture de la veille. Selon des analystes du marché pétrolier, «les prix sont dynamisés par les perspectives macroéconomiques» ainsi que par «l'annonce selon laquelle la production des raffineries chinoises avait touché un nouveau record à la hausse en juin».

 L'autre indicateur positif est le fort rebond des places boursières européennes, qui a dopé les prix du brut et influé sur les marchés énergétiques. Passés de 73,50 dollars à moins de 60 dollars en l'espace de deux semaines, les cours du brut avaient déjà repris plus de 2 dollars mercredi, une progression se confirmant donc vendredi. L'influence positive d'une demande dynamique en Asie semblait prendre le dessus sur les facteurs qui ont fait chuter les prix début juillet : incertitudes sur la nature de la reprise économique, faiblesse persistante de la demande aux Etats-Unis, niveau toujours massif des stocks sur ce marché. La hausse en fin de semaine du prix du brut à New York a confirmé cette tendance vendredi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en août ayant terminé la séance à 63,56 dollars, progressant de 1,52 dollar par rapport à son cours de clôture de jeudi.

 Cette tendance globale à la hausse des prix pétroliers devrait en outre grandement profiter à l'Algérie, dont le brut de référence, le Saharian Blend, est très coté sur le marché avec quelques gains virtuels par rapport aux autres types de brut. Les recettes pétrolières de Sonatrach devraient évoluer en hausse vers le second semestre 2009 si le marché pétrolier reste dynamique, sans surchauffe.