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Contamination clairsemée causée par une
véritable épidémie, la confirmation officielle ces derniers temps, de plusieurs
cas de fièvre de Malte à Ghardaïa, commence à semer le doute parmi la
population de cette wilaya. Vingt-neuf cas sont recensés à la commune de
Ghardaïa, durant ce troisième trimestre de l'année 2009, dont la plupart (20
cas) durant ce mois de juillet, à Daïa Ben Dahoua, cette commune considérée
comme la plus touchée par cette affection parasitaire causée par la
consommation du lait et du fromage de chèvres non vaccinées. Les premiers cas
ont été enregistrés depuis le mois d'avril, selon un médecin de l'hôpital
Brahim Tirichine. Hormis trois cas qui relèvent d'une rechute jugée
inquiétante, tous les autres malades, sanctionnés par un traitement, pourront
le suivre à domicile contre les symptômes de cette maladie qui n'est pas
contagieuse entre personnes. (Fièvre, courbature et excès de sueurs). Toutes
les chèvres non vaccinées errantes à travers la wilaya de Ghardaïa sont-elles
malades ? Existe-t-il d'autres cas de contamination en dehors des communes de
Ghardaïa et de Daïa Ben Dahoua ? Personne n'a les moyens de le savoir. Il est
quasi certain que ce fléau existe partout à travers la wilaya. Faute d'un
laboratoire à Ghardaïa qui puisse détecter les vrais symptômes de cette
maladie, personne ne peut attester le contraire, y compris le service sanitaire
de la wilaya, étant donné que les tests pour analyses sont systématiquement
aiguillés vers un laboratoire de Laghouat. Une période donc d'inquiétude et de
crainte, beaucoup d'interrogations après la contamination à Daïa Ben Dahoua de
20 cas en ce moment de chaleur suffocante du mois de juillet. Mais point de
surprise dès qu'on décompte un nombre incontrôlable d'écuries qui sont
éparpillées à travers toutes les communes de la wilaya de Ghardaïa, d'où l'énorme
difficulté de recenser le nombre exacte de chèvres malades ou non vaccinées, ni
le lieu exacte de leur existence, encore plus, le décèlement des personnes
atteintes par cette maladie. Quoi qu'il en soit, selon les spécialistes, le
traitement de ces malades se fait à travers deux schémas : par la vibramycine
et par la rifamycine. Mais il se trouve qu'il existe en ce moment une pénurie à
l'échelle nationale de ces deux médicaments, mais qui pourront éventuellement
être remplacés par un troisième schéma de traitement commun entre la
doxycicline et la gentamycine injectable. Toutefois, l'éventualité de
l'importation de cette maladie de l'extérieur du pays est à écarter, du fait de
l'importation des chèvres étrangères (de Suisse ou d'Espagne). C'est donc une
maladie purement locale, conséquence logique et prévue par une absence totale
de campagnes de vaccinations continues et adéquates des chèvres et ce, depuis
de longues dates, de négligence, d'indifférence et de manque de civisme chez le
citoyen qui consomme n'importe quoi à n'importe quel moment. Actuellement, un
simple coup d'oeil permet de confirmer que les 13 communes de la wilaya de
Ghardaïa enregistrent une construction très poussée d'écuries indémontrables,
encore plus dans le chef-lieu. La question reste par conséquent entière et tout
porte à croire que l'épidémie découlant de cette maladie de la fièvre de Malte,
dite «Brucellose», inquiète plus d'un. Cependant, en attendant que les
responsables à tous les niveaux, que ce soit des services de la DSA ou de la
santé de la wilaya, soient déterminés à entreprendre sans relâche les campagnes
de recensement et de vaccination des chèvres, afin d'éviter et d'éradiquer une
fois pour toute ce genre de maladie.