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Passer quelques instants dans une piscine, en ces temps de canicule, est
devenu un luxe difficile d'accès pour les Oranais. Si les privilégiés peuvent
toujours se payer une place dans une piscine privée, ou dans l'un des nombreux
complexes de la côte, le citoyen ordinaire doit se contenter d'une journée au
bord de l'une des nombreuses plages de la corniche, avec tous les tracas du
transport et les interminables palabres des concessionnaires au niveau des
plages qu'il faut «supplier » pour avoir droit à un petit espace.
Alors, il n'est pas surprenant de voir des dizaines d'enfants, en quête de fraîcheur, se rabattre sur des jets d'eau de la ville ou sur des bassins de collecte d'eau situés sur des terres agricoles à la périphérie d'Oran. Il n'est pas surprenant aussi de voir que de plus en plus de jeunes, au risque de leur vie, optent pour les criques rocheuses de Monte Christo ou des falaises, alors que d'autres préfèrent plutôt se baigner dans les eaux sales et troubles de la pêcherie. La plupart de ces jeunes n'ont jamais eu le «privilège » de piquer une tête dans une piscine, certains ignorent même qu'il existe de telles infrastructures à Oran. En fait, ils n'ont pas tout à fait tort. A Oran, ville côtière de plus d'un million d'habitants et de surcroît capitale de l'Ouest, il n'y a plus qu'une seule piscine publique, inaugurée il y a quelques années seulement. Sur une dizaine de bassins qui faisaient la fierté de la ville, aujourd'hui seule la piscine du jardin public est ouverte au public. Une infrastructure sportive moderne récemment inaugurée, mais qui n'arrive plus à supporter à elle seule une demande de plus en plus croissante. Vu le nombre d'associations et de sportifs qui doivent s'entraîner quotidiennement, il est devenu presque impossible de prendre en charge les demandes d'abonnement, notamment en période estivale. Des sources proches de la direction de cette infrastructure affirment que 33 associations sont domiciliées au niveau de cette piscine. Une situation qui laisse peu de place aux abonnés normaux qui, soulignons-le, doivent payer 2.000 dinars par mois, pour deux séances par semaine. Un tarif jugé élevé par les abonnés qui affirment qu'ils n'ont pas d'autre choix, car c'est l'unique bassin public encore ouvert au large public. «Cela nous permet de fuir les tracas des plages et de profiter pleinement du bassin durant plus de deux heures. Il y a certes des piscines privées, mais elles sont généralement loin de la ville et les prix d'abonnement sont plus élevés», affirme un abonné. Pour les nostalgiques oranais, aller en piscine en été était à un certain moment presque une habitude, un loisir à la portée de tous. L'Oranais avait le choix, dans les années 70 et 80, entre la piscine Bastrana à la rue de Philippe, la GMO à Sidi El-Houari, la piscine Gallia (ASPTT) à M'dina J'dida, etc., ou encore la piscine de Canastel. Bien entendu, l'accès était ouvert à tout le monde à des prix raisonnables et chacun profitait de cette aubaine. Malheureusement, ces prestigieuses piscines ont, pour une raison ou pour une autre, été fermées ou ont carrément disparu du paysage sportif de la ville. Pire encore, pendant plus d'une décennie et avant l'ouverture de la piscine olympique, Oran ne disposait d'aucun bassin ouvert au public. Dans une tentative de pallier le manque flagrant de bassins, des milliards ont été investis pour la réalisation d'une piscine à l'USTO. Malheureusement, cette infrastructure n'a jamais ouvert ses portes au public. Ce manque criant d'infrastructures de natation a incité certains à investir dans ce créneau porteur en réalisant des piscines privées, notamment à Oran-Est, où les prix d'abonnement ne sont pas à la portée du premier venu. Le prix de l'abonnement varie d'une piscine à l'autre, mais se situe généralement entre 2.800 dinars pour les adultes et 1.700 dinars pour les enfants, pour 4 à 6 séances par mois. Pour une journée à la piscine, le prix à payer est de 500 dinars. |
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