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Jamais auparavant le prix de l'or sur le marché local n'a connu de
hausses aussi importantes que celles affichées dans les vitrines des bijoutiers
ces derniers temps.
A Mdina J'dida, malgré la canicule, et chaque jour, il est difficile de se frayer un passage, tant ce grand bazar, ne connaissant pas de répit, est devenu par la force des choses l'une des principales « places boursières » de la région. On n y vient de partout pour acheter ou vendre : l'échange et la transaction sont omniprésents à tous les coins de rue et des millions de dinars changent de mains, alimentant ainsi chaque jour un marché presque « officiel » qui fait et défait les cours en tous genre. Pour revenir à « trig siagha », portant bien son nom rue Bengana, les ambulants y font la haie d'honneur aux clients qui viennent pour acheter ou surtout vendre. Le prix de l'or « cassé », très recherché comme le démontre l'acharnement, presque la dispute, que se livrent ces acheteurs ambulants autour des rares clients qui daignent encore s'aventurer dans cet endroit pour céder un bijou, ne cesse d'augmenter. Le prix, actuellement fixé à 1.870 dinars le gramme, n'a jamais atteint de tels sommets. Et au niveau des étals, ce prix est compris entre 2.500 dinars le gramme pour le bijoux le plus anodin, à 3.800 dinars pour le plus raffiné. Les joailliers précisent que le prix est surtout fixé selon l'origine de la marchandise, d'importation ou locale. Le bijou italien, d'une esthétique assez recherchée, est le plus cher sur le marché, comme les gourmettes et les parures comprenant tout un lot, chaînes, boucles d'oreilles et bagues assorties, y compris la garantie de l'or, certes d'importation, mais qui vaut son pesant d'or. «Alors pourquoi cette hausse?», interroge-t-on des commerçants. Tout en faisant référence au prix du lingot d'or sur le marché international qui flirte avec les 1.000 dollars, l'un d'eux, en même temps membre de l'association des bijoutiers d'Oran, affirme que « la crise mondiale et l'effondrement qui a touché les marchés boursiers a encouragé la ruée vers l'or comme objet de placement sûr et qui rapporte ». « Ce prix, fatalement, ajoute-t-il, influe sur le prix du marché national, puisque ce même marché est inondé par les produits italien, turc et d'autres pays du Golfe », conclut notre interlocuteur. Un artisan-bijoutier, installé à Médioni, dira que d'habitude, en allant s'approvisionner à M'dina Jdida, il n'avait que l'embarras du choix. Mais actuellement, il ne sait vraiment pas « qui fait main basse sur les transactions ». Par ailleurs, il semble que les vendeurs occasionnels qui alimentent ce marché, conscients de la hausse constante, préfèrent déposer leurs bijoux au niveau des structures de prêt sur gage que de les vendre, d'autant plus que les prix au dépôt ont été relevés. Certains avancent que les multiples contrôles des services des impôts et la fermeture de nombreux ateliers clandestins sont pour quelque chose dans le renchérissement de cette matière. |
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