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Aïn Defla: Les céréales attendent preneurs

par M. N.

Ils sont 30, 40 camions chargés de sacs de blé, garés en double file, à l'entrée de l'unité de la CCLS, Coopérative de Céréales et des Légumes secs, se trouvant dans la Zone industrielle dans le quartier sud de la ville de Khemis Miliana, ne pouvant rentrer dans l'enceinte de l'unité pour déverser leur précieuse cargaison et ce, depuis mardi dernier au soir et pour cause «le tapis mécanique roulant est en panne».

Selon des producteurs de céréales qui nous ont contactés, l'équipe d'intervention de techniciens chargés de la maintenance n'a intervenu que mercredi vers 10 h du matin. Les chauffeurs des poids lourds ont passé la nuit de la veille dans les camions et, vers midi, sous un soleil de plomb, étaient toujours là. Toujours selon eux, la raison est qu'un pignon a subi une avarie nécessitant son changement. Et la pièce incriminée non disponible. Excédés, certains camions de livraison lassés, épuisés, révoltés, ont rebroussé chemin vers leurs lieux d'origine respectifs.

Dans une pétition, dont copie nous a été communiquée, ils s'élèvent de l'accueil qui leur a été réservé lorsqu'ils sont allés se plaindre de la situation à la direction de la CCLS. «Le directeur était absent, nous a-t-on dit», ajoutant «Où pouvons-nous le contacter ?». Le responsable auquel ils se sont adressés, selon leur écrit, leur a répondu «je ne sais pas où il est, voyez avec l'agent de sécurité». Les signataires de la pétition se sont alors rendus au siège de la Chambre de l'agriculture à Aïn Defla pour être reçus par le président de la Chambre. Là aussi, où se tenait une réunion, ils ont été priés d'attendre la fin de ladite réunion, le directeur de la CCLS y assistait. S'élevant contre cette attitude, ils se disent «outrés par ce comportement» être là tranquillement dans une salle climatisée, prenant part à cette réunion alors que nous, nos ouvriers, nos camions affrétés au prix fort attendent sous un soleil qu'on peut tenir dans sa main (selon leur expression), une unité en panne et une récolte entassée dans les champs à la merci du feu et des voleurs». Renseignement pris, une équipe s'est déplacée sur la capitale pour aller à la recherche du fameux pignon. Selon un technicien qui a préféré garder l'anonymat, «ce pignon avait été changé il y a 6 ans de cela et consigne avait été donnée de surveiller le bain d'huile de lubrification et surtout d'avoir un double de ce pignon au magasin en permanence pour pouvoir intervenir rapidement». Il semble, selon ses dires, que cette consigne a été négligée.

Selon un producteur de la commune de Aïn Soltane, il signale là aussi que «la CCLS a bien mis à ma disposition, sur mon champ une benne tractable depuis une semaine, remplie le jour, même mais pas enlevée à ce jour,... une aubaine pour les chapardeurs qui l'ont visitée et ne se sont pas gênés pour se servir en sacs de blé et ce, malgré nos différentes démarches auprès de la direction... et chaque fois la même réponse... le tracteur de la benne est en panne».

A la direction des Services de l'agriculture, on se dit désolé de cette situation préjudiciable pour une campagne moisson-battage qui s'annonçait plus que prometteuse et qui malgré tout bat son plein. Les 50 % des champs moissonnés ont donné déjà un résultat qui frise le million de qx. On spécule en fin de cette campagne les 2 000 000 de qx faisant de cette campagne céréalière 2009 une campagne exceptionnelle. Labourer, semer, produire, moissonner c'est bien, encore faut-il aussi engranger les récoltes dans les meilleures conditions possibles et autant que possible «prévoir l'imprévisible», cela incombe à chaque niveau des responsabilités de chaque secteur concerné.