Une centaine de souscripteurs aux 700 logements participatifs «du secteur
de l'Education nationale» de la wilaya de Constantine ont tenu hier matin un
sit-in devant le cabinet du wali. Constitués en majorité de femmes, ils se sont
rassemblés de bon matin pour protester «contre l'attitude du promoteur à leur
égard et attirer l'attention des pouvoirs publics sur leur situation qui
perdure depuis 2004». Ils ont expliqué que leur syndicat FNTE, ainsi que la
FNPOS, «se sont retirés du projet et du montage financier des logements
participatifs F3 en les laissant seuls face au promoteur immobilier et aux
banques. Ce qui a fragilisé leur situation vis-à-vis de ces institutions financières
pour l'obtention des crédits indispensables». Pour rappel, ce projet qui rentre
dans le cadre du programme du président de la République, a été initié au cours
de la saison 2003/2004 par la FNTE, avec la collaboration du ministère de
l'Education nationale et du ministère de l'Habitat, et sa réalisation a été
confiée à un promoteur local. Les trois personnes désignés par les
protestataires pour rencontrer le wali ou son chef de cabinet afin de remettre
leurs doléances n'ont pu accéder qu'au secrétariat du cabinet, où ils ont été
invités à rédiger une requête qu'ils déposeront au bureau d'ordre. Dépité, l'un
des trois délégués, M. Gana, nous déclara: «Puisqu'il en est ainsi, nous allons
rédiger également une lettre ouverte au président de la République ainsi qu'un
rapport au ministre de l'Habitat, et nous envisageons même de nous déplacer à
Alger pour tenir des sit-in là où il faut, et ce jusqu'à l'obtention de nos
droits». Un autre souscripteur intervient pour préciser que le sit-in
d'aujourd'hui se répétera chaque semaine.
«Au cours de la dernière réunion au bureau du directeur du logement en
présence du promoteur M. Nasri, ajoute Mme Benzai Sihem, nous nous sommes mis
d'accord avec ce dernier sur plusieurs points. Malheureusement, il n'a pas tenu
ses engagements envers les souscripteurs». D'autres signalent que le promoteur
leur avait promis pourtant qu'ils entreront en possession de leurs logements
avant le Ramadhan prochain. «Mais ce que nous constatons aujourd'hui, ajoute un
souscripteur, est que le délai de réalisation est dépassé de 30 mois, que le
prix du logement a été revu à la hausse, que le promoteur refuse de nous fixer
le nouveau prix et le délai de remise des clés, et, surtout, il refuse de faire
le tirage au sort et d'établir les contrats individuels. Enfin, et pour finir,
il a fermé toute porte au dialogue en nous conseillant de nous adresser à la
justice !». En plus de cela, les souscripteurs ont déversé leur colère contre
la FNTE à laquelle ils reprochent vivement de ne pas les avoir avertis à temps
de son retrait du projet en 2006, ce qui leur fait perdre de précieux atouts et
des crédits FNPOS et notamment les 31 millions octroyés par les oeuvres
sociales. Cette éventualité n'étant plus de mise à l'heure actuelle puisque,
ont-ils indiqué, les oeuvres sociales de leur syndicat sont gelées à cause
d'une affaire en cours au niveau de la justice. «Mais dans l'affaire qui nous
réunit aujourd'hui, conclut M. Gana, nous estimons que le wali, le premier
concerné par ce programme, devrait obliger le promoteur à respecter ses
engagements vis-à-vis des souscripteurs. Quant à nous, je vous garantis que
nous allons continuer les sit-in et durcir notre mouvement tout en le confinant
dans le cadre strict de la loi, et ce jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée
et que nous entrerions en possession des logements que nous attendons avec
impatience depuis plus de cinq ans !».