En souvenir de «la ligue du FLN» - c'est l'appellation reprise par tous
les intervenants, historiens, acteurs et officiels -, Sidi Bel-Abbès a abrité,
à l'occasion du 47è anniversaire de l'Indépendance, une rencontre où les deux
sites prévus, la cinémathèque et l'hôtel Versailles, se sont avérés trop
exigus, en présence des autorités de la wilaya, les élus locaux, les
footballeurs, ceux des anciennes générations et autres ceux de
post-indépendance. La délégation oranaise a été accueillie chaleureusement par
les organisateurs, dont le dévoué Hassani Mustapha, par l'organisation des
enfants des moudjahidine, l'APC locale et avec le concours du ministère de la
Solidarité et du CRA Sidi Bel-Abbès. On a relevé la présence de Missoum, Habib
Guessab, Bendjahen, Berras, Nehari, Chalabi, Harnafi, Bellal et Belahouel.
Ravis d'être à Sidi Bel-Abbès et dont quelques-uns ont évolué sous les couleurs
de l'ESL (Etoile Sportive Lamur) le 21 mai 1961 au stade Monréal (Habib
Bouakeul) face à l'équipe d'El-Harrach. Habib Guessab Bloufa a évoqué ceux qui sont
tombés au champ d'honneur où décédés. On citera ceux qui ont pris part à cette
rencontres Fellah Djillali (malgré sa maladie) Baraghiou, Khelladi, Hassani
(Cap) Hamaida (petit Abbès) Benali (Diden), Bouhadji, Belkheir, qui ont eu une
pensée émue envers feu Mehtougui Kada, feu Djelti Gueraitch (surnom d'un
gardien décédé), Baouissa Bekhaled connu par «Bouch», Touil Bel-Abbès. Des
photos d'époque ont été exposées dans le hall. « La ligue clandestine, dirigée
par le glorieux FLN libérateur du pays et son fer de lance l'ALN, a été créée
par les anciens arbitres, feu Benzellat, Mokhtar, Bendjadi, Ghalem, Bloufa,
Belkahla, Charef et Belarbi Rezzoug », lit-on sur un document spécial remis
lors d'une émouvante cérémonie du souvenir. Sidi Bel-Abbès était représentée
par trois équipes l'ISM, Botafogo et le Manbo, indique la même source. Ces
joutes footballistiques en pleine Guerre de la Libération firent date, puisque
les services de sécurité coloniaux ne purent s'en rendre compte surtout que
cela a coïncidé avec le 21 mai 1961 date de l'Aid El-Kébir de l'époque.
Néanmoins, pour le match retour à Sidi Bel-Abbès, l'ISM Bel-Abbès et l'ES Lamur
(Oran) au stade municipal (aujourd'hui Opow) la ville fut quadrillée par les
services de police et l'armée coloniale. « Une tension particulière a régné ce
jour-là », témoigne Habib Guessab Bloufa. Le FLN, par le biais de ses
commissaires politiques, a prié les Oranais de surseoir au port de la tenue
vert blanc rouge avec étoile et croissant. Mais ce sont nos frères bel-abessiens
qui en payèrent le prix après notre départ par une dure répression »,
conclura-t-il. Parmi l'assistance, on a reconnu Kebir, Petit Abbès, Hadj
Daouadji venu d'Oran, Petit Miloud, Guella, Babaghiou, Zouggar, Hamza, Abdi,
Mehdad, Hamri Bahri, Mokrane, Boutaoues, Kadi, Zoubir, Boutareg Boucif et
Berrouane. A noter qu'après le cérémonial organisé à l'intention des deux
équipes, des récompenses symboliques furent remises. Le conclave s'est
poursuivi dans la salle Versailles avant un exposé-débat animé par Hassani
Mostefa en compagnie de Messieurs Missoum et Guessab Habib. Ce dernier a offert
aux joueurs bel-abbessiens un agenda de photos souvenirs, témoignage d'une
fraternité de près d'un demi-siècle.