Et voilà, les JM-2009 ont été clôturés hier dimanche par une dernière
parade à Pescara des délégations des 21 pays qui ont participé à ces joutes
sportives entre les enfants de la Mare Nostrum. Et comme ces JM-2009 avaient
débuté sous la pluie, ils ne pouvaient donc, sous ce ciel versatile de
l'Italie, que se terminer par un bel orage d'été. Les Italiens ont dominé ces
jeux, moissonnant 175 médailles dont 63 en or, s'adjugeant la première place
devant la France (139 médailles dont 48 en or) et l'Espagne (81 médailles dont
28 en or). Il est clair que ces Jeux ont été la propriété exclusive des pays
européens, qui ont déplacé leurs meilleurs athlètes dans des confrontations qui
ne concernaient en fait qu'une question de suprématie sur cette mer, la
Méditerranée.
Il ne faut pas être grand clerc pour deviner que pour des pays comme la
France et l'Italie, l'Espagne à un degré moindre, des puissances économiques et
industrielles, ces Jeux sont une opportunité formidable, au-delà de l'esprit
sportif, pour maintenir autrement leur tutelle sur la région. Ben oui ! A Paris
ou Rome, il serait malvenu de dire que nous n'avons pas pu faire grand-chose
lors de ces JM. Il s'agit d'une question de prestige d'Etat, d'une stratégie
nationale avec laquelle on ne doit pas badiner. Pour notre participation à ces
JM-2009, la plus exécrable depuis les premiers JM, cela a été vraiment la
noyade dans l'abîme de nos contradictions, de nos querelles intestines que nous
exportons avec nous là où nous allons, même sur l'Adriatique. Et, au bout de
dix jours de compétitions, l'Algérie a réussi la prouesse de se classer
derrière la petite Albanie (13e) à la 14e position, avec 2 médailles d'or, 3
médailles d'argent et 12 médailles de bronze. Avec juste une médaille d'argent
de plus, Tirana nous a surclassés. A côté, Almeria ressemble à une garden-party
avec 25 médailles dont 9 en or. On régresse, n'est-ce pas ? Pescara, c'est à
oublier au plus vite, tant notre participation a frisé dans certaines disciplines
le ridicule. Le bilan n'est pas élogieux, loin s'en faut, et il est inutile de
tirer sur une ambulance, ni chercher à justifier cette débâcle, fruit d'une
politique sportive en panne depuis les Jeux d'Almeria. Depuis cette date, c'est
la cacophonie à grande échelle. Et cela a débouché sur le souk, comme celui
qu'il nous a été donné de voir à Pescara. Par contre, la Tunisie s'est classée
6e avec 37 médailles dont 13 en or, l'Egypte vient en 7e place avec 34
médailles dont 11 en or et le Maroc en 10e position avec 21 médailles dont 5 en
or. Mais, ce qui est extraordinaire, c'est cette formidable avancée des
Tunisiens qui font figure dorénavant de grande nation sportive et ont surclassé
Misr Oum Eddounia. Quant à nous, le constat est amer : nous avons touché le
fond de l'abîme lors de ces JM-2009. Il est plus qu'urgent que l'on revienne à
nos véritables valeurs sportives et que l'on cesse d'utiliser le sport pour
régler des querelles de chapelles. Le sport algérien est en fait entré dans une
(longue) période d'hibernation depuis les JO de Sydney.