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Le phénomène de «la mendicité et du vagabondage» a été débattu par les
élus à l'occasion de la tenue de la 2e session de l'APW de Constantine,
avant-hier. La commission chargée du dossier en question n'a pas manqué de
mettre à l'index «la faiblesse des moyens mis en oeuvre pour circonscrire ce
fléau social, ainsi que l'absence de toute initiative dans ce sens de la part
de la société civile».
Malgré la propagation outrageuse des mendiants qui envahissent les places publiques, les alentours des marchés et des mosquées, ainsi que le nombre grandissant de SDF, les sorties des brigades spécialisées dépendant de la direction de l'action sociale (DAS) demeurent inefficaces. Limitées à quelque 62 interventions seulement durant toute l'année 2008, et une dizaine d'opérations du genre au premier semestre 2009, ces sorties ont permis de prendre en charge au niveau de Diar Errahma, à Djebel El-Ouahch, 93 personnes tout au long de l'année écoulée (dont 65 femmes et 5 enfants), alors que le bilan depuis le début de l'année en cours n'enregistre que 17 personnes (15 femmes et 2 enfants) accueillies par le centre. Des cadres de la DAS soulignent pour leur part toutes les difficultés rencontrées lors de leurs sorties, «car, disent-ils, les mendiants et autres vagabonds se volatilisent dans la nature dès qu'ils aperçoivent les agents de la brigade spécialisée». Ajoutant dans ce contexte que «ces mendiants sont des professionnels, et leur transfert vers Diar Errahma ne les arrange nullement, d'où leur fuite lorsque nous opérons des sorties, et même leur évasion du centre, où le séjour est vécu comme dans une prison !». Et en parlant de prison, les élus évoquent le peu de cas fait aux articles 195 et 196 du code pénal, qui punissent de un à six mois de prison ferme toute personne versant dans la mendicité ou le vagabondage, alors qu'elle a les moyens de gagner autrement et dignement sa vie. Dans son rapport, la commission chargée de ce dossier a dénoncé l'exploitation des enfants en bas âge et la formation ou l'organisation de filières pour la mendicité, montées en entreprises fort juteuses. «J'ai beaucoup de peine lorsque j'apprends qu'un véhicule de transport de marchandise dépose chaque matin des mendiants dans différents coins de la ville», laissera échapper de son côté le wali. Celui-ci insistera auprès des responsables concernés pour prendre toutes les mesures nécessaires afin d'atténuer ce phénomène. «Les malades mentaux doivent être hospitalisés et les vagabonds et autres mendiants doivent être expulsés hors de la ville», préconisera-t-il. |
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