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Tiaret: Vers un dénouement de la crise à l'APC ?

par El-Houari Dilmi

Après un blocage qui aura duré plus de quatre mois, au grand dam de la population locale, le conflit qui couve à l'intérieur des travées de l'hôtel de ville après la motion de défiance adoptée, il y a plus d'un mois, contre le maire en place, M. Bekki Omar, devrait, sauf un énième rebondissement, trouver son épilogue demain mardi où mercredi au plus tard, à l'occasion d'une assemblée plénière convoquée à titre extraordinaire sur injonction du chef de l'exécutif de wilaya.

En effet, présidée par le chef de daïra de Tiaret conformément aux dispositions légales et réglementaires prévues par le code communal en cas de conflit entre les membres d'une assemblée élue, une assemblée plénière extraordinaire est prévue aujourd'hui mardi en présence d'un huissier de justice. Un seul point est inscrit à l'ordre du jour, à savoir l'élection du nouveau maire de Tiaret en remplacement du maire déchu.

Pour rappel, seize membres sur les 23 que compte l'APC de Tiaret ont signé une motion de défiance, notifiant au maire en place un chapelet de griefs, dont la passation de marchés publics en violation des lois en vigueur et une «gestion unilatérale des affaires de la commune». Une enquête a ensuite été confiée à l'inspection générale de la wilaya par le wali, une mission qui a été sanctionnée par un rapport détaillé qui sera «remis prochainement entre les mains de la justice», a indiqué hier lundi au Quotidien d'Oran une source responsable à la wilaya. Et à l'issue d'une rencontre entre le premier responsable de la wilaya et les seize élus signataires de la motion de défiance à l'encontre de M. Bekki Omar, décision a été prise de convoquer une assemblée extraordinaire dans un délai n'excédant pas quarante-huit heures à compter de la date d'épuisement des huit jours réglementaires, en vue de l'élection du nouveau premier magistrat de la ville.

Mais selon des observateurs avertis de la gestion de la chose publique locale, le noeud gordien pourrait bien venir du refus du maire en place de convoquer une assemblée plénière extraordinaire. Dans ce cas de figure, il revient statutairement au chef de daïra de se substituer au maire et de procéder à la convocation des membres de l'APC, un scénario qui pourrait bien se produire si le maire déchu campe sur ses positions. Et selon plusieurs membres élus que nous avons interrogés hier lundi, une consensus a pu être dégagé pour l'élection d'un nouveau maire pour la ville de Tiaret, «qui sera issu du propre camp politique» du maire «déposé», qui détient la majorité au sein de l'APC avec dix élus RND contre neuf pour le FLN, deux pour le FNA et deux autres sièges pour le PT. Décrypté, cela veut dire en plus clair, selon les us politiques locales, que le nouveau maire pourrait bien être celui que personne n'attendait, tant les «jeux d'alliance» et les tractations en coulisses ne répondent pas forcément à une logique partisane ni encore moins à une discipline de parti. Que dire alors de l'intérêt de la collectivité ?