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Le tissu urbain qui représentait des centaines d'hectares et 80% de
verdure prend aujourd'hui l'aspect d'une vieille peau de chèvre. Les
techniciens de la ville installés depuis l'intronisation de cette ancienne
daïra des Aurès en wilaya, pour mettre en application leurs connaissances sur
le terrain, semblent avoir été vaincus pour laisser faire sur le territoire de
la wilaya, des violences urbanistiques regrettables que les responsables
actuels ne peuvent plus assumer. Dans une ville qui éprouve aujourd'hui, les
pires difficultés à résoudre les problèmes de réseaux souterrains, n'aurait-il
pas été judicieux de construire en verticale, pour éviter ces tracasseries de
réseaux de téléphone, électricité, eau et assainissement qui se multiplient à
mesure que l'on va en horizontale ? Construire des édifices publics en R+1
obéit à quelle réflexion ?
Le manque de courage de construire une tour administrative regroupant un maximum de services, aujourd'hui clairsemés dans la nature, a bloqué l'extension de la ville et de ses structures vitales. On construit n'importe quoi, n'importe où. L'utilisation abusive de coupoles fait de Biskra une succursale de la wilaya d'El Oued. Selon de vieux Biskris, il n'y avait durant la colonisation que 5 coupoles dans toute la cité. Celle du cinéma Casino, celle de la vieille mairie, celle de l'hôtel Palace, une surplombant le bain maure de l'avenue Hakim Saadane et une autre dans le jardin Landon. Aujourd'hui, elles sont partout et pervertissent le style mauresque de la ville. Mais il n'y a pas que les décideurs qui font du tort à cette ville, il y a aussi ces autoconstructeurs qui, par le principe du fait accompli, érigent sans permis de construire, des «objets non identifiés», sans respect pour l'alignement ni pour les règles urbanistiques et très souvent sans attrait esthétique pour les façades donnant sur les boulevards et les grandes artères, allant même jusqu'à squatter des espaces verts communs pour les inclure dans leur sérail. M. Saad Agoudjil, wali de Biskra, lors de sa dernière visite dans les rues intérieures de la ville, a piqué une grosse colère devant l'abattage clandestin des palmiers du vieux Biskra par des propriétaires cupides et peu soucieux de l'équilibre écologique de la ville. «Tous les efforts de redresser la barre demeurent vains face à de telles pratiques», dira un membre du staff du wali. Il est tout à fait clair que si la loi était appliquée dans toute sa rigueur, beaucoup de personnes auraient de sérieux ennuis judiciaires. Une situation que les autorités locales ne voudraient pas créer et comptent sur la sagesse des propriétaires terriens. Mais le régime associatif, les élus locaux et l'APC en particulier, plus proches des deux partenaires (Etat-citoyens) n'ont-ils pas leur part de responsabilité dans la décrépitude de la ville de Biskra ? |
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