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L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara
Occidental, le diplomate américain Christopher Ross, s'est déclaré mercredi à
Alger confiant dans la recherche d'une solution au dossier de décolonisation
dans ce territoire occupé depuis 1975 par le Royaume chérifien. Après avoir
discuté avec le président Bouteflika des voies et moyens de dégager ce dossier
du bourbier dans lequel il a été enfoncé par le Maroc depuis la fin du
cessez-le-feu en 1991, le diplomate américain a souligné dans une déclaration à
la presse que «la recherche d'une solution par les Nations unies (à ce conflit)
est sur le bon chemin». Le déplacement à Alger de M. Ross est d'abord dicté par
la nécessité de consultations avec l'Algérie sur l'organisation et la reprise
du processus de discussions, dit de Manhasset. Ce processus avait été
interrompu brutalement après des déclarations tendancieuses de
l'ex-représentant du SG de l'ONU, le diplomate néerlandais Peter van Valsum qui
avait douté de l'issue positive de ce conflit. M. Ross est donc venu à Alger
écouter et discuter des modalités de reprise des discussions de Manhasset entre
le Front Polisario et le Maroc. «Je crois que nous sommes sur le bon chemin
pour procéder à la prochaine étape dans la recherche d'une solution à cette
grande question», a affirmé le représentant de M. Ban Ki-moon.
Selon des sources proches du dossier, le passage à Alger de M. Ross, déjà attendu par les Sahraouis et les Marocains, devrait donner des signaux forts pour l'amorce d'un 5è round de négociations entre les parties au conflit. De son côté, le Front Polisario avait déclaré samedi dernier «attendre avec intérêt» la visite dans la région du diplomate US. M. Mohamed Sidati, membre du secrétariat national du Front Polisario a indiqué que «on parle à nouveau d'une visite dans la région du représentant personnel du SG de l'Onu. Nous l'attendons avec intérêt et impatience», avant de préciser que «nous allons voir tout ce qui est de nature à débloquer la situation concernant le processus de décolonisation des territoires occupés du Sahara occidental». Selon M. Sidati, «cette visite sera l'occasion d'entamer des rencontres informelles pour des négociations directes en vue de la mise en application de l'autodétermination du peuple sahraoui». Il ajouté que «le Front Polisario et le peuple sahraoui seront toujours présents et coopéreront étroitement avec les Nations unies à ce sujet», mais, il a averti que «le peuple sahraoui est déterminé à défendre ses droits par tous les moyens légitimes». Par ailleurs, au sein de la direction politique du Front Polisario, on estime que la question des droits de l'Homme dans les territoires occupés doit être dorénavant prise en charge par la communauté internationale. L'intégration de la question de la surveillance des droits de l'Homme dans le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) est ainsi devenue une nécessité par rapport à la situation dans les territoires occupés par le Maroc. Cette demande a été formulée par le président de la Coordination européenne des comités de solidarité avec le Sahara occidental (EUCOCO), M. Pierre Galand, ainsi que par M. Mohamed Sidati, lors d'une rencontre de la «Task Force EUCOCO», élargie au groupe de travail de défense des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés. Pour M. Galand, il est temps d'intégrer dans le mandat de la Minurso la surveillance des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. «C'est une demande qui a été déjà engagée, il y a deux ans, suite à l'Intifada entamée en 2005 par les Sahraouis, pour protester contre la violation des droits de l'Homme par le Maroc et réaffirmer leur droit à l'autodétermination», a estimé M. Galland, qui a ajouté que c'était la première fois, au sein même du Conseil de sécurité de l'ONU, que la question de l'élargissement du mandat de la Minurso s'était posée, déplorant le fait qu'elle n'a pas abouti «à cause du droit de veto français sur cette question». L'EUCOCO a pour mission d'élargir la mobilisation des opinions publiques autour de l'insertion de cette question au sein du mandat de la Minurso, étant donné les rapports de violation avérée des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental émis par des organisations internationales des droits de l'Homme, notamment Human Right Watch ou Amnesty International. Mais, dans l'intervalle, les efforts des Nations unies et ceux de l'envoyé personnel de M. Ban Ki-moon pour le Sahara occidental sont de favoriser la reprise du processus de Manhasset, pour approfondir les discussions autour de l'avenir politique de ce territoire selon le principe de l'autodétermination. |
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