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De l'eau sulfatée dans les robinets et à
longueur d'année, cela peut paraître impensable et inouï pour les 7.000 foyers
du chef-lieu de commune de Rogassa, cela peut paraître invraisemblable et inouï
dans les vastes plaines steppiques. Et pourtant, c'est la dure vérité et le
calvaire qu'endure la population de cette ville. Nous avons eu droit à une
gorgée, lors de notre dernier passage dans cette ville qui suffoque sous une
chaleur torride par un soleil capable de terrasser un taureau. Même cas de
figure pour les habitants de la seconde commune de Cheguig.
C'est dire que toute la nappe hydrique de cette vaste région du nord de la wilaya, qui côtoie la sebkha du Chott Gherbi, présente les mêmes propriétés. Une eau destinée exclusivement à l'abreuvement du cheptel, mais aussi un liquide qui souleverait les tripes chez un consommateur non averti. Il ne s'agit pas là d'une plaisanterie de mauvais goût... Pour le président de l'APC de Cheguig, fraîchement mis sur selle, ses administrés ont droit à la fourniture d'eau potable et cristalline, sans couleur, ni odeur et au goût tolérable. Les 638 foyers de sa commune, raccordés au réseau urbain d'AEP, sont alimentés quotidiennement à partir des 3 camions-citernes de la commune qui s'approvisionnent à partir du hameau de Bougrara, distant de 30 kilomètres. Une lourde facture pour une commune aux maigres ressources financières. Une médaille en plus pour le maire de Cheguig qui se coupe en quatre afin d'atténuer la soif de la population locale. Et c'est dans le souci de mettre fin au calvaire vécu par les habitants de ces deux communes et sur injonction du wali d'El-Bayadh, qui n'a pas hésité à taper plusieurs fois sur la table, que des mesures urgentes ont été prises dans ce sens. Un projet d'envergure, retenu au titre du programme sectoriel, vient d'être mis en chantier par la direction de l'hydraulique de la wilaya d'El-Bayadh pour une autorisation de programme d'un montant de 170 millions de dinars. Il s'agit, a-t-on appris de cette même direction, de la réalisation de 3 forages d'un débit de 80 litres/seconde, de la réalisation d'un réservoir de retenue d'eau de 2.000 m3 à partir du hameau de Bougrara et enfin de la pose de canalisations sur 36 kilomètres pour alimenter ces deux chefs-lieux de commune. N'est-ce pas là l'unique solution salutaire, même si elle s'avère onéreuse, pour ces milliers d'habitants qui ont souffert le martyre à cause notamment du seul et unique forage situé en plein centre-ville de Rogassa et dont peu d'élus locaux se sont vraiment soucié, même en cette période caniculaire. En attendant, le ballet des camions-citernes ne s'est nullement arrêté, que ce soit à Cheguig ou à Rogassa, pour approvisionner les foyers en eau douce. Au chef-lieu de commune de Cheguig, le vrai casse-tête pour la population locale, à très forte majorité rurale, demeure sans conteste celui de la santé. Un seul centre de santé, un seul médecin généraliste, une seule ambulance, fort heureusement flambant neuve, et une seule infirmière pour assurer les soins aux malades. Et lorsqu'il s'agit d'un cas d'accouchement, c'est le branle-bas de combat dans cette minuscule structure sanitaire où il faut sonner l'hallali pour sauver la future mère. L'encadrement en personnel médical fait cruellement défaut et le véhicule du maire sert d'appoint pour le transfert des malades lorsqu'ils sont en nombre, plus particulièrement en cette période où les morsures de scorpion sont fréquentes. Cela ne veut pas dire pour autant que cette commune a baissé les bras. Bien au contraire, elle s'attelle d'ores et déjà à lancer 4 projets retenus au titre du PCD/2009, notamment en ce qui concerne le réseau d'AEP, l'assainissement et l'éclairage public. Elle vient de bénéficier récemment d'une rallonge budgétaire d'un montant de 18,5 millions de dinars. Troisième et dernière étape de notre long et éreintant périple à travers la daïra de Rogassa, Kef El-Ahmar, troisième commune de cette daïra, située sur la RN.6A, entre Bougtoub et El-Bayadh, change de look et veut se placer à tout prix en bonne position sur l'échiquier, même si elle arrive au prix de mille contorsions budgétaires à effacer les séquelles des dernières intempéries qui l'ont affectée en octobre 2008. Nous avons tenté d'en savoir plus sur les mesures de réhabilitation des habitations, mais ce fut peine perdue. Le président d'APC de cette commune, tout en jouant à cache-cache avec nous, était retenu devant sa télévision pour suivre le dernier match de football de samedi et ne voulait à aucun prix être dérangé. Mettons cela dans la case des aléas du métier, mais sacrée journée quand même. |
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