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De plus en plus de poissons de petit calibre sur le marché: Qui arrêtera le massacre ?
par Sofiane M.
L'épuisement des ressources halieutiques se poursuit sur nos côtes. Tout
le monde constate sur les étals de nos marchés de détails le petit calibrage du
poisson commercialisé et en particulier, celui de la sardine. Certes, les prix
de ce poisson sont devenus abordables au grand bonheur des petites bourses mais
au détriment malheureusement de la pérennité de la biomasse marine. La période
de repos biologique instaurée par le ministère de tutelle entre le 1er mai et
le 31 août à l'intérieur des trois miles marins pour assurer une régénération
des stocks de poissons ne semble aucunement respectée par les « pêcheurs ». Les
services concernés par l'application de la nouvelle législation apparaissent
désormais dépassés par l'ampleur du fléau. Qu'est-ce qui entrave l'application
de la réglementation contre les contrevenants ? Le directeur de la Pêche et des
Ressources halieutiques est formel: «le poisson de petit calibrage
commercialisé à Oran vient des autres wilayas de la région et notamment
Mostaganem et Tlemcen ». « Les contrôles se font de façon méticuleuse dans les
deux ports d'Oran et d'Arzew par nos équipes. Le poisson non conforme à la
consommation est généralement pêché dans des ports non surveillés comme à Sidi
Lakhdar et Bouzedjar. Il est ensuite acheminé par route vers Oran », regrette
notre interlocuteur. Questionné sur les risques sur les ressources
halieutiques, il avoue que ces pratiques constituent une réelle menace pour le
renouvellement des stocks de poisson sur les côtes ouest. « Nous sommes en
train d'examiner de nouvelles solutions pour appliquer des mesures
administratives comme le retrait de l'autorisation de pêche. Nous envisageons
des actions de coordination avec les autres chambres de pêche pour stopper
l'épuisement des ressources », confie notre source. Il précise, cependant, que
ce travail de longue haleine nécessite du temps pour assainir définitivement la
profession de ces pratiques qualifiées par ce responsable de criminelles. Il y
a lieu de signaler que le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques
avait annoncé en avril dernier des mesures drastiques destinées à garantir le
renouvellement de la biomasse marine. Parmi ces mesures, l'entrée en vigueur de
l'arrêté ministériel du 24 avril 2004 fixant les limitations d'utilisation des
chaluts pélagiques, semi-pélagiques et de fond dans le temps et dans l'espace.
La direction de la Pêche et des Ressources halieutiques de la wilaya d'Oran
avait lancé des contrôles sur le terrain par des brigades spécialisées épaulées
par les gardes-côtes et les équipes de la DCP. La réglementation prévoit des
amendes, des peines d'emprisonnement et même un retrait partiel ou définitif du
fascicule ou livret marin du contrevenant. L'article 89 de la loi N°01/11
prévoit des peines de prison allant de six mois à une année et/ou une amende de
500.000 à 1.000.000 dinars contre tout transgresseur des périodes
d'interdiction ou de fermeture de la pêche.
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