La wilaya de Blida compte 42.780 commerçants
inscrits au registre de commerce, alors que les vendeurs à la sauvette
dépasseraient le nombre de 2.000, mais ce chiffre reste très en deçà de la
réalité, surtout quand nous voyons qu'un grand nombre de places publiques, de
terrains vagues, de trottoirs, et jusqu'au plus petit endroit aux abords des
marchés couverts sont envahis par des vendeurs, même si nous apprenons que
seuls 22 marchés non conformes ont été recensés. Il y a bien eu l'arrêté du
wali du 14.12.2008 qui a permis de «nettoyer» quelques rues, mais dès que les
forces de l'ordre ont le dos tourné, les vendeurs reviennent et réinvestissent
les lieux. Où que nous nous dirigions, le commerce informel fleurit et augmente
de jour en jour. A Meftah, L'Arba, Bougara, Boufarik, Blida, El-Affroun ou
encore Oued El-Alleug, les marchés couverts existants n'ont de marchés que le
nom et les commerçants, légaux ou non, occupent les espaces de manière
anarchique, ne laissant souvent même pas le passage pour leurs clients, surtout
les vendredis et jours fériés. Mais, si la plupart des communes ont un marché
couvert, plus ou moins normalisé, Bouinan, Chébli, Béni-Mered et Oued Djer n'en
possèdent pas et les marchands ambulants font la loi, sans que les autorités
locales puissent intervenir ou les chasser. En outre, et partout à travers les
rues et ruelles de toutes les communes de la wilaya, dès la fin de l'après-midi
pour certaines et toute la journée pour d'autres, le phénomène de la vente de
téléphones portables, de petit matériel électronique ou autre, de produits
divers, prend une ampleur démesurée. Ce sont nos anciennes D'Lala de la rue de
la Lyre à Alger ou de M'dina J'Dina à Oran qui se sont multipliées partout.
Dans ces endroits, il y a lieu de signaler que ce n'est plus le phénomène du
commerce informel qui doit être combattu ou l'occupation des trottoirs et des
ruelles, c'est le prolongement du banditisme qui trouve dans ce genre de
marchés la complicité, l'anonymat, l'acheteur et, surtout, le «parapluie» idéal
pour écouler toutes sortes de marchandises interdites ou provenant de vols. De
temps en temps, les APC, interpellées par les citoyens, les font évacuer par la
police, mais ce ne sont que des opérations ponctuelles et les vendeurs, jouant
au chat et à la souris avec les forces de l'ordre, reviennent à la charge dès
que cela leur est possible. Puis, petit à petit, les trottoirs sont réoccupés,
les rues réinvesties, les étals poussent n'importe où n'importe comment. A
l'intérieur des marchés, les commerçants débordent des étals et des surfaces
qui leur échoient et il devient très difficile de circuler, surtout en hiver
avec les flaques d'eau qui stagnent, la saleté et les bâches qui vont tombent
sur la tête au moment où vous vous y attendez le moins. Ceci, bien entendu,
sans parler du fardage, de la vente de produits de beauté ou à consommer
potentiellement dangereux car, étant périmés ou contenant des germes de
maladies diverses. Les citoyens ont aussi leur part de responsabilité, car ils
sont attirés par les prix relativement bas qui sont proposés, faisant fi de la
qualité et de la santé des leurs. Tout cela a fait que l'APW a inscrit ce
secteur à l'ordre du jour de la première session tenue au début de cette
semaine, et a émis plusieurs recommandations pour mettre fin à l'anarchie qui
prévaut. Parmi ces recommandations, il y a la construction de marchés couverts
répondant aux normes nationales dans les communes qui n'en possèdent pas,
réaliser des marchés parisiens dans les quartiers, la régularisation des
assiettes des marchés existants, créer des marchés de proximité au niveau des
nouvelles cités, cerner le problème du marché informel en fichant les vendeurs
et en les dirigeant vers les marchés couverts et, enfin, la nécessité de
débarrasser les trottoirs et les rues de leur vendeurs et des étals
anarchiques, surtout devant les mosquées, les établissements scolaires et
autres institutions publiques.