Un marché très exigeant et des conditions d'exportation très rigoureuses,
les exportateurs algériens trouvent encore du mal à placer leurs produits dans
la case des normes européennes. Pas facile d'intégrer ce marché, même après la
signature de l'accord d'association avec l'Union européenne. Moyens d'appui à
l'exportation insuffisants ou manque de communication sur tous les dispositifs
existants aidant à l'exportation, ou non maîtrise des outils mis en place dans
ce cadre ? Les opérateurs économiques sont unanimes sur un point, l'exportation
relève d'un véritable parcours du combattant et certains, ayant déjà tenté
l'expérience, gardent encore le mauvais souvenir d'une telle initiative. Quelle
est la règle d'or pour résister aux conditions du marché européen ou autre ? Le
directeur des Echanges commerciaux au niveau du ministère du Commerce, M.
Jellab Said, présent hier à la Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Oranie
(CCIO) à la journée d'information sur le nouvel outil d'exportation mis en
place dans le cadre de l'accord d'association avec l'UE appelé le «help desk»,
a expliqué qu'avant de se lancer dans ce marché complexe et compliqué,
l'opérateur économique doit faire face à deux obstacles, la demande et l'offre.
Pour la demande, il est indispensable de maîtriser l'information d'accès au
marché et pour l'offre, l'opérateur doit d'abord présenter une offre exportable
et l'améliorer selon les normes européennes». Pour aider les exportateurs à
dépasser ces deux obstacles, un nouvel outil le «help desk » a été mis en place
pour servir de guide à l'exportation vers l'UE. Il s'agit, selon la conseillère
de l'UE chargée des Affaires extérieures, présente hier à la CCIO pour
expliquer le fonctionnement de cet outil, d'un service destiné pour les pays en
développement, mis en place en ligne par la commission de l'UE pour faciliter
l'accès aux marchés de l'U.E. Des informations sur les régimes tarifaires
référentiels de l'UE, les conditions requises à l'importation par l'UE et les
Etats membres, les taxes internes applicables aux produits, sont fournies sur
ce site, ainsi que des données statistiques sur le commerce de l'UE et de
chacun de ses Etats membres et des contacts avec l'UE, les autorités des Etats
membres et les organisations compétentes dans le domaine des opérations
commerciales et de la promotion du commerce. Pour mieux expliquer la procédure
aux opérateurs économiques présents à cette journée, la conseillère a fait une
simulation pour les dattes qui sont un produit exportable en Algérie. Selon la
représentante de l'UE, pour identifier un produit, il faut voir le code, les
règles d'origine et le permis de franchise. Pour sa part, le directeur des
Echanges commerciaux au niveau du ministère du Commerce a affirmé que le but de
cette journée est de vulgariser au maximum cet outil car, dira-t-il, « nous
avons constaté que les exportateurs ne sont pas au courant de ce service. Il
arrive qu'un exportateur passe beaucoup de temps pour avoir une information et
ce n'est pas sûr qu'il aura tout ce dont il a besoin. Certains exportateurs
s'aventurent et sont parfois surpris au niveau des frontières européennes. Cet
outil est donc une économie de temps et une information gratuite et réelle ».
Par la mise en service de cet outil, il est, donc, attendu une augmentation des
exportations et leur diversification. Le volume des exportations hors
hydrocarbures vers l'UE est de 2 milliards de dollars actuellement, dont les
2/3 sont destinés vers l'UE, un volume qui reste faible et non encore
diversifié.