«Nous avons raté les virages de l'électronique et de l'informatique dans
les années 70 et 80, nous n'avons plus le droit de rater celui de la
photonique». Tel est l'avis du Professeur Boudraoui, enseignant-chercheur dans
le domaine des Technologies de la photonique à l'université Paris 13. M.
Boudrioua, qui prenait part aux 3èmes journées du réseau Micro et
Nanotechnologies photoniques organisées par le réseau Nour 21 et la direction
générale de la Recherche scientifique et du développement technologique, qui se
tient depuis hier à Aïn El-Turck, a estimé que les conditions sont réunies pour
entrer de plain-pied dans l'ère de cette technologie qui s'est affirmée dans
certains pays développés comme étant une alternative de remplacement des
énergies conventionnelles devenues rares et onéreuses. En plus simple, le terme
photonique concerne les disciplines scientifiques et technologiques qui ont une
relation avec la lumière (le photon). Son étude et son utilisation visent la
mise au point de composants et systèmes fonctionnels. Le Professeur Boudrioua
nous a également précisé que contrairement aux précédents ratages, cette fois
la volonté politique existe avec notamment une enveloppe financière de 100
millions de DA pour la recherche, pourvu qu'elle soit utile. Interrogé sur les
premiers résultats, notre interlocuteur a répondu que «si tout va bien, les
premiers acquis sont attendus dans deux ans». Concernant la rencontre
scientifique, à noter qu'en plus de nombreux chercheurs nationaux établis à
l'étranger, d'éminents spécialistes étrangers notamment français et des
universitaires locaux, ont pris part et devraient intervenir durant ces deux
jours sur des thèmes précis, en plus de la présentation de plusieurs projets de
recherche. Dans son intervention d'ouverture, le directeur général de la
Recherche scientifique et du développement technologique dépendant du MESRS a
mis l'accent sur la nécessité de préparer le terrain pour l'option des
technologies photoniques, d'autant que l'électronique commence sa phase de
déclin en cédant sa place à l'optique qui s'affirme dans divers domaines
d'application allant de la transmission des données à la médecine et
l'automobile. Selon le même responsable, cette option s'affirme notamment avec
la mise en place du réseau Nour 21, dont les missions se résument dans la
préparation de l'environnement scientifique et pédagogique pour faire une
recherche utile, la définition d'une stratégie de R&D et leurs domaines
d'application ainsi qu'une stratégie d'industrialisation. Ceci ne sera
réalisable que par la création de plusieurs centres de recherche qui viendront
renforcer l'unité mise en place à Sétif depuis 2007, pour devenir à terme de
véritables plateformes technologiques.