Après avoir gelé dans un premier temps, puis dans un second définitivement
annulé, le 18 mars dernier, la décision du ministère de l'Enseignement
supérieur et de la recherche scientifique prise le 28 décembre 2008, relative à
la non reconnaissance des diplômes obtenus par les étudiants algériens inscrits
en doctorat ou en magister à l'Institut de recherches et d'études arabes (IREA)
du Caire, Rachid Harraoubia est revenu jeudi devant les membres du Conseil de
la nation sur cette question, en affirmant que «les étudiants algériens
diplômés de l'IREA obéissent, à l'instar de leurs pairs, aux mêmes conditions
et mesures établies par l'UNESCO, en matière d'équivalence des diplômes
universitaires de post-graduation». Le représentant du gouvernement a souligné,
dans ce contexte, que «les postes budgétaires de chaque diplômé de cet institut
n'ont été ni touchés, ni modifiés» en précisant «la question de l'équivalence
obéit à des conventions bilatérales et multilatérales, signées après examen du
système d'enseignement, des cursus scolaires et des conditions d'accession à
ces établissements sur la base des filières et spécialités, ainsi que la nature
des diplômes universitaires remis, en se référant à un ensemble de normes
établies par l'UNESCO». Le ministre a expliqué également que «l'équivalence des
diplômes universitaires des rangs magister et doctorat aux diplômes nationaux
n'est pas systématique, mais revêt une importance particulière et nécessite un
examen du cas par cas, car étant étroitement liée à la préservation des degrés
scientifiques et des diplômes de l'Académie nationale». Selon M. Harraoubia,
«cet examen ne se limite pas à scruter le cursus des diplômes, objet de
l'équivalence seulement, mais s'étend à examiner les acquis scientifiques
cumulés depuis le début des études notamment le baccalauréat et les résultats
obtenus en graduation». Dans son intervention, le ministre a rappelé
l'ouverture de 65.000 postes de formation, en sus de l'accession d'un nombre
d'étudiants aux écoles doctorales.
A rappeler que depuis l'annonce, le 28 décembre 2008, de la décision du
ministère de l'Enseignement supérieur relative à la non-reconnaissance des
diplômes obtenus à l'IREA, un conflit a opposé les centaines d'étudiants
inscrits à cet institut et la tutelle. Le bras de fer avait duré depuis le mois
de janvier sans que la moindre solution ne soit trouvée. Il fallait que ces
mêmes étudiants optent pour des actions de protestation, au début du mois de
mars dernier, avec notamment un sit-in organisé devant le siège de l'ambassade
d'Algérie au Caire et qui avait duré plus de 7 jours, pour que le département
ministériel de Rachid Harraoubia réagisse avec dans un premier temps l'envoi au
Caire d'une commission interministérielle MERSRS-MAE pour apaiser les esprits.
Ce qui avait fait réagir les membres de cette communauté ont été les
déclarations d'un responsable du MESRS et à travers lesquelles il soutenait que
ces diplômes ne pouvaient être reconnus au niveau national en raison notamment
des conditions souples, selon lui, exigées pour l'inscription dans cet
institut. Après la première action de protestation organisée fin janvier avec
un sit-in devant l'ambassade algérienne au Caire, les protestataires sont
revenus à la charge au mois de mars par la tenue d'un sit-in devant la
représentation diplomatique algérienne et une menace de recourir à une grève de
la faim pour amener le MESRS à prendre, selon eux, une décision « claire et
franche» afin de reconnaître les doctorats et magisters obtenus à l'institut.
Dans la foulée, les protestataires ont rendu public un communiqué menaçant de
passer à une étape supérieure, qui va au-delà de la grève de la faim en
comptant saisir la Justice algérienne par l'intermédiaire d'un avocat algérien
agréé à la Cour suprême.