L'affaire du réseau d'avortement démantelé la semaine dernière, par les
services de la 17ème Sûreté urbaine, est désormais entre les mains de la
justice. En effet, sur les dix individus arrêtés et présentés mercredi, au
parquet, trois d'entre eux ont été placés sous mandat de dépôt pour avortement
et complicité. Il s'agit de H.D, femme de ménage au service CCI à l'hôpital
d'Oran, de L.N, une intermédiaire de 26 ans, et un contrôleur médical chargé de
délivrer des certificats médicaux aux patientes ayant avorté. Deux autres
personnes, en l'occurrence le médecin et une autre femme, ont été placées sous
contrôle judiciaire alors que cinq femmes ont bénéficié de la citation directe.
Cette affaire qui a défrayé la chronique a éclaté après que l'une des femmes en
litige avec H.D a dénoncé les pratiques illégales auxquelles s'adonnait cette
dernière. L'enquête diligentée dans ce cadre par les éléments de la police
judiciaire a pu mettre à nu tout un réseau spécialisé dans les avortements.
Selon la cellule de communication de la Sûreté de wilaya, le procédé adopté
consistait à dénicher des femmes dans le besoin de se faire avorter. Une
mission qui est confiée à L.N en sa qualité d'intermédiaire entre la femme de
ménage et les femmes concernées. Une fois l'affaire conclue, celles-ci seront
accompagnées dans un appartement appartenant à H.D, situé dans le centre-ville
et aménagé sous forme d'une petite clinique. Le montant de cette intervention
est fixé à 4 millions de centimes. Sur les lieux et après une perquisition
ordonnée par le procureur, les policiers ont réussi à mettre la main sur du
matériel médical, des produits pharmaceutiques, des médicaments facilitant
l'avortement cédés à 10.000 DA le comprimé et une somme de 18 millions de
centimes. Poursuivant leurs recherches, les enquêteurs découvrent que ces
opérations clandestines se faisaient avec la complicité d'un médecin privé et
un contrôleur médical chargé de délivrer des certificats médicaux aux patientes
en question. Impliqués dans une affaire d'avortement et de complicité, les dix
mis en cause ont été arrêtés et déférés mercredi au parquet.