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Un mini-sommet impromptu s'est tenu, hier, au Caire, entre les présidents
Hosni Moubarak et Abdelaziz Bouteflika et le colonel Mouammar Kadhafi.
Ces deux derniers sont arrivés au Caire dans le même avion. Ce mini-sommet était-il prévu préalablement ou a-t-il été décidé à l'improviste à Tripoli où le président Abdelaziz Bouteflika était arrivé pour des discussions avec le colonel Kadhafi ? La communication des présidents concernés n'étant pas des plus fluides, il faudra attendre pour répondre à la question. Pourquoi un tel sommet impromptu ? Là également, on en est réduit à faire de la spéculation. L'agence de presse égyptienne Mena n'est pas d'un grand secours. Elle s'est bornée à indiquer que le colonel Kadhafi et le président Bouteflika auront des discussions avec le président Hosni Moubarak portant sur «les dernières évolutions de la situation dans la région du Moyen-Orient et les voies et moyens de renforcer les relations bilatérales entre l'Egypte et les deux pays frères». Certaines agences de presse rappellent que la visite de Bouteflika à Tripoli a été précédée par la visite de Seïf Al Islam Kadhafi en Algérie. Le fils du colonel Kadhafi, dont les moyens d'information privés ont été nationalisés récemment, serait rentré dans le rang et s'occupe de missions officieuses pour son paternel. Sa visite en Algérie où il a été accueilli avec les honneurs dus à un responsable de haut rang a-t-elle été l'occasion de préparer ce mini-sommet au Caire ? C'est une possibilité. Mais la plus forte probabilité est que ce mini-sommet est dû au volontarisme du colonel Kadhafi. Il semble donc que «l'évolution de la situation dans la région du Moyen-Orient» a pris le dessus sur les «problèmes» bilatéraux algéro-libyens comme la question des détenus algériens dans les prisons de la Jamahiriya ou encore le contentieux sur la gestion des ressources hydriques communes du Continental intercalaire profond. Evaluer la situation après les discours d'Obama et de Netanyahu Au Moyen-Orient, ce n'est pas le discours généreux donc généraliste et vague du président Barack Obama qui retient l'attention, mais celui de Benjamin Netanyahu rejetant le principe même d'un Etat palestinien. Les trois chefs d'Etat pourraient d'ailleurs discuter de la réaction positive du président américain au discours de Netanyahu. Cette première réunion au sommet entre chefs d'Etat arabes après ces deux discours devrait être l'occasion d'évaluer le sérieux de l'engagement américain pour la solution des deux Etats. Si les Etats-Unis, au nom des impératifs de sécurité d'Israël, partagent la même conception de Netanyahu de «l'Etat» palestinien, cela devrait amener les Etats arabes à s'exprimer de manière ferme. Un «Etat» palestinien démilitarisé sans souveraineté et sous contrôle militaire et policier israélien est une insulte même au regard des exigences minimalistes des Etats arabes formulées dans le plan de paix. Le président égyptien qui ne brille pas pour son approche «militante» de la question du Moyen-Orient a rejeté les «propositions» contenues dans le discours du Premier ministre israélien. « Netanyahu a appelé à modifier le plan de paix arabe pour rejeter le droit au retour des réfugiés, cela est inacceptable pour l'Egypte et pour d'autres», avait-il déclaré en estimant que les négociations doivent «reprendre sans délai par où elles s'étaient arrêtées». Si le sujet sera discuté, il ne fera probablement pas l'objet de communication. La rencontre devrait surtout permettre à préparer une éventuelle réaction commune arabe. Les médias égyptiens évoquaient avant même la tenue du mini-sommet l'éventualité de la convocation d'un sommet arabe pour réagir aux conditions inacceptables posées par le Premier ministre israélien. Un contexte qui ne devrait d'ailleurs pas conduire l'Algérie et l'Egypte à évoquer l'UPM dont ils sont officiellement membres, contrairement à la Libye... |
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