L'union de wilaya
des paramédicaux, affiliée au Syndicat national des personnels de
l'administration publique (SNAPAP), a organisé, hier, à l'école de formation
paramédicale de Aïn El-Bey, une journée de formation sur «les maladies
professionnelles inhérentes au métier». Au cours de cette rencontre, il a été
relevé que les personnels des CHU, polycliniques et autres structures de soins,
sont paradoxalement les plus exposés à ce genre de maladies. Ainsi 90% d'entre
eux sont atteints d'eczéma et de dermatoses d'origine chimique (nickel, cobalt,
etc.), en sus d'autres maladies considérées encore plus graves, selon les
conclusions d'une intervention traitant des «accidents exposants au sang» ou
AES. Pour ces derniers, il a été noté que suite aux manipulations lors des
soins prodigués aux malades, 30 cas ont été enregistrés en 2008 au CHU de la
ville, dont 23 par piqûres accidentelles et utilisation de seringues périmées,
cinq par coupures au bistouri, etc. Les risques les plus fréquents sont
évidemment ceux pouvant provoquer le sida, les hépatites B et C, et le cancer
primitif ou cirrhose du foie. «Si la première difficulté réside dans la
définition des maladies professionnelles, leur liste ayant évolué en 10 ans de
5.000 à 15.000 maladies, il n'en demeure pas moins que les cancers viennent
largement en tête de liste, suivis des allergies, des maladies rhumatismales,
de celles liées à l'usure physique (le burnout), etc., qui ne sont pas
d'ailleurs reconnues comme des maladies professionnelles», explique M. Meshoul
dans son intervention sur «les accidents de travail et les maladies
professionnelles.» Et de commenter que l'employé «va à son travail pour gagner
sa vie et non pour la perdre», aussi est-il indiqué, dit-il, que la médecine du
travail «doit être une approche systémique et globale, prenant en compte et la
sécurité et la santé du travailleur». D'autres communications ont traité de la
nécessité de protection des personnels hospitaliers qui manipulent le sang et
les risques d'accidents qui y sont inhérents (AES), lors des pratiques de
soins, nécessitant sa manipulation.
Cette journée
d'études a été sanctionnée par des recommandations des paramédicaux de
Constantine, qui se disent «convaincus que la protection et l'information pour
le praticien est indispensable». Aussi insistent-ils pour une réorganisation du
service de la médecine du travail, dans le sens de plus d'efficacité, d'un
meilleur équipement des services les plus exposés, d'établir une nomenclature
des maladies professionnelles, etc. Par ailleurs, ils ont insisté pour demander
à leur tutelle, plus d'information et de formation concernant l'épidémie
mondiale de la fièvre porcine, dont ils ignorent jusqu'aux signes cliniques.