Alors que la fin de l'année scolaire n'est pas encore officiellement
achevée, les inscriptions pour les premières années de l'école primaire et en
préscolaire sont pratiquement bouclées au niveau de la majorité des
établissements du premier cycle à Oran. Si le problème de places pour les
nouveaux élèves ne sem-ble pas se poser en termes de structures d'accueil, du
fait que le nombre de classes est défini par le nombre des inscrits, il n'en
demeure pas moins que pour les classes préparatoires appelées à n'accueillir
que 25 élèves, les nombreux chefs d'établissements rencontrés avancent que la
demande dépasse et de très loin l'offre et le nombre de 25 élèves par classe
est un chiffre revu à la hausse, étant donné qu'il n'était que de 20
initialement, a été largement dépassé comme c'est le cas à l'école Mouloud
Feraoun où la seule classe prévue pour l'année scolaire 2009-2010 comptera pas
moins de 41 élèves. Aussi, on apprend de la même source que dans des
établissements de la circonscription pédagogique et qui comptaient deux
classes, le nombre a été réduit à une seule. Ceci a encore créé la pression sur
les seules divisions ouvertes pour la prochaine rentrée. L'autre défaillance de
ce système réside dans l'acquisition d'un nombre limité de manuels scolaires
pour cette classe estimé à 25 élèves. En clair, si le nombre d'inscrits est
maintenu, il va falloir aux parents des derniers inscrits, c'est-à-dire ceux en
surplus et dont la date d'inscription fait foi, de leur acheter des supports
pédagogiques ou, si la loi est appliquée à la lettre, de les reprendre. Cette
éventualité semble la plus plausible, étant donné qu'avec un nombre aussi
important d'élèves qui sont encore en bas âge, il serait difficile de les
suivre et de les préparer convenablement à la scolarité. Les chefs
d'établissements approchés sur cette question ont été unanimes pour rappeler
que le préscolaire est devenu obligatoire à partir de cette année comme l'a
annoncé, il y a 4 ans, le ministre de l'Education nationale qui avait même
précisé à l'époque qu'une enveloppe financière pour cette opération de l'ordre
de 325 milliards de centimes a été allouée et que le taux de préscolarisation
allait atteindre pour la rentrée 2008-2009, 70% des enfants, soit 430.000
élèves et 14.000 enseignants ayant reçu une formation spécifique de 8 mois.
Quelques parents qui se sont vu refuser l'inscription de leurs enfants estiment
qu'ils préfèrent les inscrire au niveau des jardins d'enfants ou crèches pour
une année supplémentaire que de les mettre dans des classes surchargées.
Ces manquements viennent à contresens des objectifs contenus dans la
réforme du système éducatif qui considère que l'institutionnalisation de ce
type d'éducation, avec une organisation et un contenu spécifique, est d'abord
le résultat historique d'une transformation des fonctions conférées à
l'éducation de la petite enfance pour en faire de véritables espaces de
socialisation, étant donné que l'éducation préscolaire marque pour un grand
nombre d'enfants le début des apprentissages.