Le Conseil national économique et social (CNES) est satisfait des
«avancées» de l'Algérie en termes de développement humain. Hier, son président,
Mohamed Seghir Babes, a saisi l'occasion de sa brève halte à Oran, pour
présenter en avant-première les résultats du rapport national sur le
développement humain 2007/2008. Le dernier rapport du CNES sera publié
incessamment dans son intégralité à Alger. Mohamed Seghir Babes qualifie d'ores
et déjà les résultats de ce récent rapport d'exceptionnels. «Nous avons
enregistré dans le RNDH 2008 des avancées extrêmement fortes, significatives et
exceptionnelles sur l'ensemble du spectre des indices», lance le président du
CNES. Voulant aller dans le détail, il annonce que l'indice du développement
humain national a progressé de 1 % sur une année, en sautant de 0.767 en 2007 à
0.778 en 2008. L'indice de l'espérance de vie à la naissance a poursuivi sa
hausse pour atteindre 0.847 en 2008, contre 0.845 en 2007. L'espérance de vie
globale des Algériens à la naissance est aujourd'hui de 76 ans. L'indice PIB
(produit intérieur brut) cumule les performances ces dix dernières années. En
2008, il a enregistré un record de 2,5 % par rapport à l'année 2007. L'indice
du niveau d'instruction a suivi cette tendance haussière en affichant pour la
deuxième année consécutive un record de 2 %. L'indice de pauvreté humaine a
reculé de près du tiers entre 1998 et 2008. La malnutrition des enfants de
moins de 5 ans se replie à 4 % en 2008 avec une diminution de plus de ¾ sur la
même période. Selon Mohamed Seghir Babes, le RNDH 2008, construit sur le modèle
onusien avec un respect strict des niveaux d'exigence requis, est un travail
exceptionnel. « Il présente cette double particularité de porter son regard
analytique et évaluateur sur deux années successives... et de le faire de façon
updatée, puisque l'effort a été accompli de traiter l'année 2008, jusqu'à son
terme ultime». «Ces rapports ne vont pas aller dans les tiroirs. Tous les
rapports seront adressés au gouvernement», insiste le président du CNES. Se
montrant optimiste pour l'avenir, il a considéré que le RNDH 2008 va influencer
les décisions des pouvoirs publics en matière de développement humain. Mohamed
Seghir Babes consent néanmoins que les avancées de l'Algérie demeurent
insuffisantes par rapport aux investissements colossaux de l'Etat. «Nous
pouvons toujours mieux faire avec les moyens financiers dont dispose le pays.
Nous avançons mais à un rythme qui n'est pas compatible avec les
investissements consentis par les pouvoirs publics», avoue le président du CNES
lors d'un point de presse tenu en marge de la présentation du RNDH 2008.
Questionné sur le mauvais classement de l'Algérie dans le récent rapport du
programme des Nations unies de développement (PNUD), il s'est montré très
critique envers les méthodes utilisées par l'institution onusienne pour évaluer
les avancées de notre pays en matière de développement humain. « Ouvrez-nous
votre boîte noire », s'est adressé Mohamed Seghir Mohamed à la représentante du
PNUD en Algérie.
Evitant de verser dans une contestation stérile, il a annoncé la tenue
mi-juillet à Alger d'un «workshop» entre le CNES et l'équipe du PNUD dans
l'espoir d'arriver à un alignement des données. Il a jugé, dans ce contexte,
que le mauvais classement attribué par le PNUD à l'Algérie est en fait dû au
recours à des «données frappées d'obsolescence».