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Parce que la tutelle, par le biais de la direction des Affaires locales
(DAL), vient de rejeter la délibération de l'APC de Constantine, rendue au mois
de novembre dernier, approuvant la réduction de 5O% des prix des loyers des
locaux qu'ils occupent dans les différents marchés, les commerçants de la ville
des ponts sont entrés dans une grande colère en promettant de protester avec
force contre cette décision et menaçant de baisser rideaux à compter du début
de cette semaine. «Nous avons la nette impression d'avoir été bernés par les
autorités qui n'ont pas respecté les promesses qu'elles nous ont faites avant
les élections présidentielles, mais nous n'allons pas nous taire !», menacent
les concernés.
Mercredi après-midi, une séance marathon de trois heures a réuni au siège de l'APC leurs représentants avec le maire et ses collaborateurs, et en présence du bureau de wilaya du syndicat des commerçants (UGCAA), qui ont tenté de leur expliquer la décision de la tutelle et les persuader de différer leur mouvement de protestation jusqu'à la décision finale du wali. «Pour notre part, nous avons tenu notre promesse de revoir les montants des loyers des locaux commerciaux, mais la DAL a rejeté notre délibération en s'appuyant sur le principe selon lequel les loyers évoluent vers la hausse et non le contraire. Maintenant la balle n'est plus dans le camp de l'APC !», nous a déclaré M. Bouchedja, vice-président de l'APC chargé du Patrimoine et des finances. Le représentant de l'UGCAA, M. Boulekroune, a abondé dans le même sens en estimant que le wali doit prendre sa responsabilité et attirant l'attention des autorités sur le fait que son organisation n'arrive plus à calmer les commerçants déçus par la tournure que vient de prendre ce dossier. «Les commerçants locataires de l'APC croulent sous les charges et ne peuvent plus s'acquitter des loyers exorbitants instaurés par l'ancienne équipe de l'APC». Aux dernières nouvelles, les commerçants de la ville de Constantine ont entamé, durant le week-end, de nombreuses consultations entre eux pour «sortir dans la rue, probablement samedi, ou dimanche, afin de protester avec force contre la décision de la tutelle», nous signalent nos sources. Pour rappel, l'affaire porte sur une augmentation des loyers des locaux commerciaux votée par l'ancienne APC dans une fourchette allant jusqu'à 765%. Une partie des commerçants avait commencé à régler les arriérés de loyers par tempérament, mais la majorité des commerçants locataires des locaux dans plusieurs grands marchés de la ville, jugeant l'augmentation hors de toute norme, avait refusé. Ce dossier, qui sera soumis à la justice, dure depuis presque une année et a fait l'objet de plusieurs contacts et séances de travail impliquant les intéressés encadrés par leur syndicat, l'APC, la daïra ainsi que le wali lui-même. Avant les élections d'avril dernier, à la suite de la promesse faite par les autorités de régler le problème des loyers tout de suite après les élections, le mouvement des commerçants qui menaçaient de porter leur revendication dans la rue et de déclencher une grève illimitée a été désamorcé. Mais aujourd'hui avec le refus de la tutelle d'avaliser la délibération de l'APC, la protesta est à l'ordre du jour. |
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