Les évènements se précipitent et risquent d'être préjudiciables à l'ESM, ce club qui a marqué l'histoire pour avoir pris part aux deux premières finales de la coupe d'Algérie en 1963 et 1965.

Aujourd'hui, l'ESM est devenue un club ne suscitant aucun intérêt chez ceux qui sont censés protéger ce patrimoine et encourager ses jeunes. De ce fait, les responsables actuels d'Ettaradji lancent un appel aux autorités locales pour venir en aide au club. «A Mostaganem, c'est devenu presque une coutume, les autorités locales ont toujours négligé l'Espérance. Pourquoi? La question mérite bien une réponse», nous dira un dirigeant.

Selon les responsables espérantistes, le club est livré à lui-même et il lui sera très difficile de poursuivre son aventure, au grand dam de ses fans et de ses figures emblématiques. La raison? Selon Hadj Abdellah Kheirat, l'ancien joueur et actuel manager général de l'ESM, «cela fait des années que nous vivons une situation financière insupportable. L'Espérance ne bénéficie que des miettes avec les plus faibles subventions par rapport aux autres formations», a-t-il affirmé. D'après notre interlocuteur, les dépenses du club s'élèvent à plus de trois milliards cette saison, avec plus d'un milliard 800 millions de centimes pour les primes de signature, sans compter celles des entraîneurs. « Figurez-vous qu'à la veille du match PAC-ESM, l'équipe a failli passer la nuit dans une auberge. Sincèrement, c'est une insulte pour une équipe de la trempe de l'Espérance. Nous sollicitons encore une fois les autorités locales afin d'apporter leur contribution pour la mise en place d'une véritable politique de développement du football et préparer une nouvelle génération de footballeurs, en mesure de défendre les couleurs de l'ESM. Nous invitons les autorités locales à gérer le club une seule saison pour se rendre compte des difficultés que nous rencontrons». Par ailleurs, les minimes de l'ESM sont invités à un tournoi international au Maroc le 27 juin prochain, mais ils risquent de ne pas prendre part, même si les responsables de cette catégorie sont en train de tendre la main, c'est-à-dire mendier. Personne n'a daigné aider et reconnaître qu'ils viennent de remporter la coupe d'Algérie et qu'ils n'ont eu droit à aucune reconnaissance ni à une réception à titre d'encouragement de l'APC. Seule la DJS leur a offert un sac, un maillot et une paire de souliers, alors que la ligue de wilaya leur a remis des médailles», dixit le manager général.

En somme, compte tenu de cette situation, non seulement il est impossible de rebâtir une équipe compétitive capable de redonner à l'Espérance ses lettres de noblesse, mais l'ESM risque de tomber dans l'anonymat le plus absolu, surtout que Mostaganem bénéficie de plusieurs milliards d'impôts par an, enchaîne Hadj Kheirat Abdellah. En vérité, l'ESM mérite plus d'égards et une prise de conscience de la part des autorités locales.