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Les biens wakfs pour lutter contre le chômage

par A. El Abci

Le coup d'envoi du 2e séminaire in- ternational sur les biens wakfs en Algérie, «histoire et voies de relance», a été donné hier à Dar el-Imam. Le but de cette manifestation, qui s'étale sur trois jours, est de «sensibiliser les citoyens à cette question et donner toute son importance à la régularisation de ces biens, jusqu'à présent mal maîtrisés sur le plan de la gestion».

C'est ce que nous a déclaré le directeur central des wakfs du ministère des Affaires religieuses, M. Boukharouata, qui a ouvert les travaux de la rencontre, et ce en présence de pas moins de 250 participants, dont nombre d'universitaires et de spécialistes venus du Koweït, du Liban, des Emirats, de Turquie, d'Egypte, etc, mais aussi de l'intérieur du pays, représentants de l'administration centrale du secteur, de ceux des directions de wilayas des biens wakfs, des instances en relation avec ces biens, des biens de l'Etat, du cadastre, etc. Les travaux du séminaire sont organisés en trois ateliers, dont le premier consiste en l'étude des aspects juridique et religieux, d'organisation, de gestion et de protection des biens wakfs, alors que le deuxième traite des meilleures voies contemporaines de l'investissement des wakfs, tandis que le dernier abordera les wakfs et les obstacles à l'émergence de solutions.

En marge de la rencontre, le directeur central des biens wakfs, abordant l'aspect historique, a indiqué que selon la Chariaa, ces biens constituent un point cardinal de l'action caritative en terre d'Islam, et particulièrement en Algérie depuis le 15e siècle. En effet, le wakf a connu en Algérie durant cette période un développement important, au point où notre pays était leader parmi les pays musulmans. L'intérêt des gens pour cet aspect d'entraide et de solidarité était tellement grand qu'il a constitué une plate-forme sur laquelle les activités économiques se sont adossées pendant longtemps. Le wakf a ainsi participé aux financements et à la levée des armées de l'époque, de même qu'il a soutenu l'éducation par la réalisation d'écoles, etc.

La colonisation a donné un coup d'arrêt à cet élan d'édification d'institutions qui ont montré leur efficacité dans la régulation de la société, par leur destruction systématique en considération du danger qu'elles constituaient contre sa domination.

Après l'indépendance et l'adoption par le pays du système socialiste, les biens wakfs ont quelque peu été ralentis dans leur développement. Il est vrai que maintenant, l'Algérie dispose de tout un arsenal de textes législatifs pour aider à la récupération des biens wakfs, les recenser et les valoriser pour en dégager les meilleures voies pour leur investissement dans la lutte contre le chômage, d'où la nécessité de leur relance sur de bonnes bases.