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La crise économique mondiale n'affecte pas les
dépenses militaires qui explosent. L'Algérie qui fait officiellement un effort
de rattrapage dans la modernisation des équipements militaires, participe à une
tendance qui est bien mondiale.
5,2 milliards de dollars. C'est le montant des dépenses militaires de l'Algérie en 2008, selon le dernier rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm rendu public hier. L'Algérie, avec d'autres pays du Sud, comme l'Inde, l'Arabie Saoudite, le Brésil, la Corée du Sud, aura participé à la très forte augmentation des dépenses militaires dans le monde. L'augmentation des dépenses de l'Algérie a été de 18%. «Les dépenses militaires algériennes se sont accrues de 18% en termes réels pour atteindre 5,2 milliards de dollars, le niveau le plus haut en Afrique», sous l'effet d'une croissance économique solide et des besoins de faire face à la crise sécuritaire, note le rapport. A l'échelle mondiale, les dépenses militaires ont augmenté de 4% par rapport à 2007 pour atteindre le montant de 1.464 milliards de dollars, soit de 2,4% du PNB mondial. Sur la décennie, la hausse des dépenses militaires a atteint 45% depuis 1999. L'accroissement des dépenses algériennes, même s'il semble être dû à un effet de rattrapage en matière d'équipement militaire, fait partie d'une tendance globale. L'Algérie a eu la plus forte dépense au niveau de l'Afrique. Les budgets militaires ont augmenté dans pratiquement toutes les régions du monde, mais ce sont les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni et la Russie qui sont les plus dépensiers. L'Arabie Saoudite est le seul pays arabe qui figure parmi les 10 premiers pays en matière de dépenses d'armement qui ont atteint en 2008 la somme de 32 milliards de dollars. Le chiffre global de 1.464 milliards de dollars au niveau mondial pourrait être dépassé. L'Institut de Stockholm qui utilise les données publiques officielles considère, en effet, que les Etats ont tendance à sous-évaluer les chiffres par rapport à la réalité. Pour l'Algérie, l'Institut de Stockholm note que les dépenses militaires se sont accrues à la faveur de l'augmentation des revenus d'hydrocarbures et dans un contexte de coopération avec les Etats-Unis dans la guerre globale contre le terrorisme. Le responsable du suivi des dépenses militaires à l'Institut de Stockholm, le Dr Sam Perlo-Freeman, estime que la hausse des dépenses militaires algériennes découle du choix du gouvernement d'apporter une réponse militaire à l'insurrection islamiste. Il invoque également l'aisance financière découlant des revenus pétroliers. «L'Algérie est désormais le pays dont les dépenses militaires sont les plus élevées en Afrique» et elle pourrait chercher à avoir «un statut de puissance régionale en devenant la plus forte puissance militaire de la région». Le responsable de l'Institut de Stockholm évoque également des raisons liées au fonctionnement même du système politique dans cette affectation des ressources à la dépense militaire. «Il y a aussi des motivations politiques potentielles, les militaires ont traditionnellement joué un rôle politique fort en Algérie». |
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