Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Saâdane a mieux coaché que Shehata, estime la presse égyptienne

par Mahrez Ilias

«Les Fennecs volent trois points à notre équipe nationale», c’est sous ce titre combien évocateur de la sympathie de la presse égyptienne pour l’Algérie que les médias du bord du Nil reviennent sur la défaite des Pharaons face aux Verts, dimanche soir à Blida. Fait nouveau, les médias égyptiens, qui tirent sur tout ce qui bouge lorsqu’il s’agit de football algérien, mais seulement pour le football car la rivalité des deux équipes étant légendaire, cette fois-ci, avec un net 3-1, ils reconnaissent que quelque chose n’a pas tourné rond au sein de la sélection drivée par Shehata. «Notre équipe nationale a perdu par trois buts devant la sélection algérienne», écrit Al-Goumhouria, qui ajoute que «notre chute s’est déroulée en trois minutes». «Débâcle footballistique», écrit le quotidien Al Waqf qui souligne que «l’entraîneur Rabah Saâdane a pris le dessus sur Hassan Shehata» autant sur la manière de coacher que sur le plan tactique et de la pondération tout au long du match qui lui a permis d’effectuer des changements réfléchis au moment opportun. «Ceux opérés par Shehata, en revanche, n’ont pas changé la donne puisque l’issue du match était déjà scellée avant l’entrée des joueurs Ahmed Hassan, Ahmed Raouf et Ahmed Abdelmalek», a ajouté le journal. La plupart des journaux à gros tirage, et véritables faiseurs d’opinion,  comme Al-Goumhouria, ou Al Ahram et Al Masri Al Youm, tombent à bras raccourcis sur l’entraîneur égyptien à qui on reproche son coaching catastrophique, et les bourdes du malheureux gardien de but El Hadary. «L’Algérie et El Hadary nous ont infligé une défaite», titre Al Goumhouria, qui regrette que «comme à l’accoutumée dans nos rencontres avec la sélection algérienne, notre équipe n’a pas su s’imposer». Critiquant la manière de jouer des Egyptiens, le même quotidien relèvera que «la sélection algérienne a fait preuve de plus de pragmatisme» en résistant devant la supériorité égyptienne lors d’une première mi-temps dominée par la tactique au détriment de la technique. Un pragmatisme qui lui a permis de surprendre notre équipe par un jeu différent en deuxième mi-temps profitant du relâchement de nos joueurs pour s’imposer, a souligné le journal, qui accable Al Hadary en affirmant que «le mauvais rendement du gardien Essam El Hadary y est pour beaucoup dans cette lourde défaite». De son côté, Al Masri Al Youm estime que «les fautes d’El Hadary et de la défense font voler en éclats le champion d’Afrique», relevant que les protégés de Shehata  »ont donné un spectacle décevant (...) en raison du manque de fraîcheur physique de la plupart des joueurs et des fautes commises par Essam El Hadary et les défenseurs». Sous le titre «Défaite foudroyante des Pharaons en Algérie», El Akhbar, qui revient sur le bon rendement de l’équipe égyptienne en première mi-temps, souligne cependant que «les joueurs ont lâché prise en deuxième mi-temps, comme ces couloirs laissés par la défense aux attaquants algériens». Quant à Echourouq Al Misri, il impute la débâcle des Pharaons à Blida à «la désillusion qui s’est emparée des joueurs, outre le fait que Shehata ne contrôlait plus la rencontre qu’il avait pourtant dominée dans son premier half face à Rabah Saâdane».

 Pour Al Ahram, la défaite des champions d’Afrique devant les Fennecs est due aux erreurs de la défense et du gardien El Hadary, relevant que «la qualification au Mondial se complique davantage». Les critiques de la presse égyptienne, acerbes, le seront encore plus aujourd’hui avec la rentrée au pays des camarades de Amr Zaki, qui devront en outre faire face à la colère des supporters égyptiens. Après le revers face à la Zambie au Cairo Stadium, le naufrage de Blida est une catastrophe de plus pour Le coach Hassan Shehata, malmené par la presse cairote et donné comme un des principaux responsables de la défaite de Blida dont l’onde de choc n’est pas près de s’estomper. Fait positif, les envoyés spéciaux de la presse égyptienne relèvent «l’accueil chaleureux réservé à la délégation égyptienne en Algérie», estimant que «nos relations sont excellentes».