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Blida en liesse

par Tahar Mansour

Algérie-Egypte était depuis près d’un mois le sujet favori de tous les Algériens. Et cette victoire est venue à point nommé pour permettre à la population de le crier haut et fort que nous existons toujours en tant que nation sportive tout en se remémorant l’été 82 et cette liesse populaire après la victoire historique des Verts sur l’Allemagne. Ce dimanche soir est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du football national car vingt-sept ans après, le même scénario se répéta, car comme contre l’ogre allemand personne ne donnait cher de nos chances face aux champions d’Afrique en titre. Mais à l’arrivée, c’est notre équipe nationale qui s’en est sortie grandie avec à la clé une victoire avec l’art et la manière. Et du coup on devait célébrer comme il se doit cet événement dans une ambiance festive dont les contours se dessinèrent une semaine à l’avance. Et tout Blida était en vert, blanc et rouge où balcons, devantures des magasins... étaient parés de l’emblème national. Avec l’arrivée des supporters venus de Chlef, Médéa, Boumerdès, Tizi Ouzou, Oran... et des contrées les plus éloignées, Blida sonnait le rassemblement pour un même objectif. Le décor était planté dans la ville des roses avec ces interminables cortèges de voitures qui sillonnèrent rues et grandes artères de la ville jour et nuit, à l’approche du rendez-vous. Il n’y avait plus de partis politiques, plus de différence, il n’y avait que des Algériens unis pour un seul objectif, voir les Verts gagner pour redonner espoir à cette jeunesse. Le jour «J» arriva. Aux abords du stade Mustapha Tchaker, la foule grossissait au fil des minutes, ils étaient dix mille, cent mille... qui pourrait le dire. Arriva l’heure du match et Blida était devenue déserte avant de baigner dans une ambiance indescriptible, aussitôt le match terminé. Les fans des Verts pleuraient à chaudes larmes, des larmes de joie qui les libéraient de la longue attente. La plupart n’en croyaient pas leurs yeux, mais ils se rendirent très vite à l’évidence en regardant autour d’eux. Dehors c’était la déferlante ! Jamais de mémoire de Blidéen on n’avait vu pareille fête. Les klaxons, les youyous, les pétards, des coups de feu tirés par on ne sait qui, des cris et des chansons remplissaient l’atmosphère. Les «one two three, viva l’Algérie» et des chants à la gloire des Verts se font entendre. Partout c’était l’explosion de joie avec des foules en délire qui ont tenu à ce que la fête se poursuive jusqu’à une heure tardive.