A quelques jours du début de la campagne moissons-battage, les céréaliculteurs, très nombreux dans ce qui fut le grenier de l’Afrique, se font du mouron et viennent de monter au créneau pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’»entraves» alors que la saison agricole, en matière de céréales notamment, s’annonce exceptionnellement bonne. Selon des agriculteurs que nous avons rencontrés dimanche, rien n’a encore été fait après que l’Etat s’est engagé à prendre financièrement en charge la réparation des moissonneuses-batteuses. L’opération consiste, en effet, en la réparation de toutes les moissonneuses-batteuses en panne, la facture devant être honorée par l’Etat à hauteur de 70 pour cent et le reste, c’est-à-dire 30 pour cent, étant à la charge du fellah. Or, dénoncent à l’unisson les céréaliculteurs tout-puissants, les services de la CCLS, chargée de l’opération de réparation des engins agricoles, «nous exigent de présenter un bon de commande au préalable pour les pièces que nous voulons changer sur nos machines sans aucun droit de regard ni sur la qualité des pièces que nous achetons, ni sur la traçabilité du fournisseur, ni même encore sur les tarifs qui nous seront pratiqués plus tard, ce que nous refusons catégoriquement», écrivent-ils dans une lettre adressée aux autorités de la wilaya. Les travaux de moissons-battage, qui doivent débuter d’ici à la mi-juin, risquent d’être affectés par le retard causé dans la réparation des moissonneuses-batteuses, alerte l’organisation représentant les fellahs, surtout «que nous avons abattu un travail de sensibilisation depuis des mois à l’adresse des céréaliculteurs pour qu’ils livrent la totalité de leurs récoltes aux coopératives des céréales et légumes secs (CCLS), moyennant des prix encourageants pour la filière blé», souligne le président de l’UNPA locale. A noter enfin, que selon la direction des Services agricoles, près de trois cents moissonneuses-batteuses, sur un parc total comptant près de sept cents machines pour toute la wilaya, devaient être réparées avec la participation financière des pouvoirs publics, une opération qui semble «traîner» le pied à l’orée d’une saison agricole que l’on dit exceptionnelle avec une production attendue de plus de quatre millions de quintaux de céréales, un record pour toute l’Algérie pour cette wilaya qui a toujours contribué, faut-il encore le rappeler, à hauteur de dix pour cent à la production céréalière nationale.