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Les participants au dernier séminaire tenu en début de semaine au campus Mourad Taleb, autour du phénomène grandissant de la violence en milieu scolaire et universitaire, ont appelé à l’instauration d’une culture du dialogue et de la communication pour lutter contre ce fléau. Cette initiative du départe-ment de sociologie de l’Université d’Oran a permis aux séminaristes de débattre de la mise en place d’une tradition d’échanges constructifs et d’établir une passerelle entre les établissements universitaires et les autres institutions de la société. A cet effet, il a été suggéré l’ouverture de nouvelles filières en sociologie pour cerner toutes les formes de violence et favoriser les recherches sur le terrain. Dans leurs interventions, les participants ont tous convergé sur le fait que ce phénomène n’est pas isolé et trouve son origine dans la société aussi bien en milieu familial qu’en milieu urbain. Dans ce contexte, à relever la communication du Dr Kameci, professeur en sociologie, qui a présenté une étude effectuée sur le terrain ciblant les jeunes dans le quartier populaire de Sidi El-Houari et la cité Sabah, qui a accueilli des familles issues d’habitations précaires. L’intervenant, qui a observé les comportements agressifs de certains jeunes dans les deux sites et usant d’outils sociologiques, culturels et anthropologiques, a lié « la violence urbaine à la frustration que vivent ces jeunes du fait d’un sentiment d’exclusion sociale, et ce en reprenant les avis même des échantillons sélectionnés parmi ces derniers. Le chercheur a déduit que le traitement de ce phénomène dans ce milieu particulier ne peut s’opérer qu’avec la prise en charge de ses causes, surtout la précarité de leur cadre de vie. De son côté, le Dr Bouzidi de la même université a présenté une étude récente sur les cas représentatifs de la violence en milieu universitaire, expliquant que son enquête a montré que les étudiants considèrent comme un moyen d’expression devant l’absence de dialogue avec son encadrement. Une autre enquête réalisée par une équipe du centre de recherches anthropologiques, sociales et culturelles d’Oran (CRASC) en 2006 sur le thème de la violence, la femme et la famille, a été présentée par le professeur Mimouni Badra, qui a noté que le taux de violence relevé au sein de la famille est de 17,4 %, alors que celui enregistré dans des pays comme la Suède dépasse les 20 %, alors qu’en Egypte il est de l’ordre de 34 %. Pour sa part, le Pr Bentarmoul, chef de département des sciences politiques de l’Université d’Oran a abordé cette problématique par rapport à la violence en tant que caractéristique des relations internationales. Pour le chercheur, ce climat de violence se transpose surtout dans les pays en voie de développement étant donné que leurs peuples vivent dans une précarité chronique. Au second jour de la rencontre, les séminaristes se sont accordés sur le fait que la lutte contre la violence chez les jeunes et adolescents dans les établissements scolaires et universitaires nécessite la promotion du dialogue entre enseignants, administration, étudiants et élèves. Le Dr. Bentarmoul a indiqué que « la violence relevée dans plusieurs établissements scolaires et universitaires n’est pas le résultat de la situation sociale, matérielle et psychologique vécue par l’étudiant, mais est due à la perte de traditions universitaires ». Une situation qui, selon lui, a engendré « l’apparition de comportements violents, synonymes de modes d’expression et dont certains découleraient de l’absence de débouchés à l’issue de leur cursus scolaire et même supérieur. En guise de solution, le Dr Bentarmoul a préconisé la création d’espaces de dialogue, insistant sur le partenariat et la coopération entre tous. |
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