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El-Tarf: Quand la pastèque devient une menace

par A. Ouelaa

Long de 70 km, le cordon dunaire qui longe le littoral de la wilaya d’El-Tarf d’une longueur de 90 km, aux caractéristiques spécifiques de par l’enchevêtrement de ses dunes de sable où s’entremêlent une faune et une flore particulières, ne cesse de subir ces dernières années des agressions diverses allant du vol de sable par endroits jusqu’à la culture de pastèque à grande échelle, dans la commune de Berrihane, daïra de Ben M’hidi.

Quand on sait que le cordon dunaire fait l’objet d’une attention particulière de la part de l’Etat, à qui un programme ambitieux a été tracé pour sa protection et sa revalorisation avec la plantation d’arbres de différentes essences, il est navrant de constater, comme ont tenu à le souligner des habitants de Berrihane, les agressions en règle du fait de cette ruée vers la culture de la pastèque avec l’arrachage de nuit de jeunes arbustes et d’autres plantes datant de l’ère de feu Houari Boumediène ainsi que ces piquages illicites, oeuvre de ces gens avides de gains faciles, qui ont déjà appauvri et mis à rude épreuve des centaines d’hectares du côté de Benazouz dans la wilaya de Skikda, à cause de la culture effrénée de ce fruit.

En effet, étrangère à la région, cette culture a fait son apparition depuis seulement deux ans et apparemment les mesures dissuasives avec PV de plainte auprès de la justice ne semblent pas décourager les professionnels de ce créneau qui rapporte gros sans se soucier des dommages causés à l’environnement. Le maire de Berrihane nous dira qu’environ 1.500 ha ont été préparés pour la culture de pastèque et que tous les services concernés ont été saisis du wali, en passant par la Conservation des forêts jusqu’aux services de sécurité. Pour le Conservateur des forêts, ses services aussi ont bougé en saisissant qui de droit, non sans insister sur le fait qu’il appartient au maire de sortir sur le terrain afin de leur indiquer là où il y a infraction.

Par ailleurs, notre interlocuteur a précisé que ceux qui sont propriétaires sont libres de cultiver ce qu’ils veulent. Enfin, dans une récente réunion et visite à la commune de Berrihane, le chef de l’exécutif a insisté à ce que toutes cultures illicites soient détruites.