En retournant à la forêt, leur terrain de prédilection, les chasseurs de l'association El-Nasr de Béni-Saf se sont, et une fois n'est pas coutume, passés de leurs fusils, laissés enfermés dans les placards. Cette fois-ci, c'était pour marquer la fin de la chasse au sanglier. Ils ont tout simplement organisé un grand festin.

Pour la circonstance, ils ont choisi un bois situé non loin de la forêt récréative Camerata. Un joli bosquet d'eucalyptus coincé entre la terre et la mer. Les chasseurs ont cependant élargi cette cérémonie à plusieurs invités, histoire de transmettre cette passion qui leur colle à la peau et renforcer leurs rangs par d'autres adeptes autour d'une solidarité qui s'avère très sincère. Une initiative fortement saluée, qui d'ailleurs a fait, en ces temps faits de stress, du bien à tout le monde. Il était question aussi de parler un peu de l'avenir de l'association, des projets à court et long terme.

Au menu de ce banquet, boulettes de poulet, salades, méchoui, fruits, boissons gazeuses et un thé mentholé pour corser un après-midi qui a fait rappeler à certains beaucoup de souvenirs et des anecdotes. Des histoires qui ont donné le fou rire. Comme les débuts ratés de certains chasseurs, leur face-à-face avec le sanglier ou encore les coups de feu tirés carrément à côté de la cible...

Et justement cette cible, le sanglier, dont l'on dit que quand il n'est pas chassé, c'est lui qui chasse ! Ce jeudi, les chasseurs étaient bel et bien en congé, mais le sanglier, lui pas. Comme en témoigne cette scène : alors que tout le monde était en train d'attendre le méchoui qui tournait sur un feu, deux sangliers firent soudainement leur apparition sur le haut d'un mont, soit à quelques dizaines de mètres du pique-nique. Mais le glas sonné par deux chasseurs les a fait fuir en direction de la forêt Camerata. «C'est ce qu'on appelle avoir de bons naseaux», ironisa un chasseur.

Enfin, et à la question de choisir entre l'air marin frais, l'ombre des eucalyptus australiens et le méchoui, un invité répondra : «En toute sincérité, je prendrais tout à la fois !». Alors bravo messieurs les chasseurs !