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Il
y a toujours une solution chinoise. De nombreux pays africains l'ont découvert
au cours de ces dernières années, au grand dam des Occidentaux qui ont essayé
de réinventer le plat fétide du péril jaune.
La Chine, avec ses gigantesques besoins en matières premières et en énergie, s'est posée en alternative aux entreprises occidentales. Elle a offert à de nombreux pays africains, en contrepartie de l'accès aux ressources minières, des aides, des prêts et des réalisations d'infrastructures. Et qui plus est, sans conditionnalités politiques dont les Occidentaux ont excellé à faire des applications à géométrie variable. La Chine n'est pas dans une logique anti-occidentale. Elle mène en général la politique dont son économie a besoin. Du coup, la concurrence si vantée mais jamais acceptée joue à fond. A plus forte raison pour les pays qui subissent des pressions politiques qu'ils jugent exorbitantes. C'est le cas de l'Iran qui subit des sanctions économiques de la part des pays occidentaux en raison de son programme nucléaire. Ces sanctions sont coûteuses pour Téhéran qui refuse de renoncer à son programme nucléaire. Et comme dans le cas des pays africains, l'Iran vient de mettre en oeuvre la solution chinoise en remplaçant la compagnie Total par la China National Petroleum Corporation (CNPC) pour développer le grand projet gazier de South Pars. La compagnie française, qui a qualifié la nouvelle, pourtant annoncée par l'agence de presse iranienne, de «rumeurs de marché», a accusé le coup à la Bourse avec une perte de 3,46%. Total a bien été remplacée par CNPC en vertu d'un accord de coopération entre l'Iran et la Chine pour un contrat de 4,7 milliards de dollars. Le directeur de la compagnie nationale pétrolière iranienne, Seifollah Jashnsaz, a expliqué la décision par le fait que la compagnie française avait «perdu du temps» sur cette phase du projet. La compagnie française avait signé un protocole d'accord pour le développement de la phase 11 de ce gigantesque gisement gazier situé au large des côtes iraniennes. Outre des divergences sur les modalités du contrat, ce projet était sur le fond bloqué par les sanctions imposées par les Occidentaux. Les compagnies pétrolières sont très fortement incitées à ne pas travailler avec l'Iran et à l'empêcher de développer ses gigantesques gisements gaziers. En désignant une compagnie chinoise pour mener le projet et en évoquant un «nouvel associé» qui y prendrait une participation majeure, l'Iran montre qu'il dispose de marges pour contenir les pressions. Cette évolution était prévisible. Le refus de renoncer au programme nucléaire est un élément du consensus national iranien. Le besoin de mettre en valeur le potentiel de gaz conduit donc les Iraniens à regarder ailleurs que vers les traditionnelles compagnies occidentales. L'option chinoise apparaît encore une fois comme une alternative. |
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