Le village de Tegma (commune de Aïn Fezza)
souffre d'une insuffisance qualitative de la ressource hydrique pour les
besoins de la population. Depuis plus de trois semaines, l'eau du robinet a
perdu de sa limpidité. Sa couleur vire au jaunâtre ou au rougeâtre. «Cette eau
trouble que nous buvons est impropre à la consommation et le plus grave, c'est
que cette anomalie perdure depuis plusieurs semaines», déplorent des habitants
de cette localité qui nous ont contactés. De ce fait, pour étancher leur soif,
plusieurs citoyens sont contraints de recourir à l'achat de l'eau potable par
citernes, ailleurs souvent à des dizaines de kilomètres de chez eux. D'autres
résidents sont obligés de boire cette eau douteuse, ce qui n'est pas sans
danger sur leur santé.
Ainsi, l'usage combiné d'eau souillée du
robinet et d'eau de citernes par les citoyens pour combler leurs besoins
amplifie les contraintes. «Nous craignons des risques sanitaires, surtout à la
veille de la saison estivale. Nous avons peur de revivre le spectre des
intoxications de l'année dernière», ajoutent des citoyens. Par ailleurs, nous
avons appris auprès d'un responsable de l'APC de Aïn Fezza qu'une analyse de la
qualité de l'eau potable isolée dans un puits (à deux pas de temps) met en
évidence une dégradation de la qualité de l'eau recueillie de la nappe. Ces
résultats, couplés à d'autres informations, renforcent l'incertitude planant
sur cette eau. «Le manque d'eau propre et en suffisance dans la localité de
Tegma rend nécessaire la sécurisation de l'eau potable», avertira un technicien
du bureau communal d'hygiène (BCH) de Aïn Fezza. Rappelons qu'en 2008, près
d'une centaine de personnes ont été intoxiquées après avoir bu une eau de robinet
polluée par les eaux usées.