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Combien de fois, des fellahs, des automobilistes
ou encore des citoyens ont signalé la présence de sangliers sur les champs, sur
les bordures des routes ou encore aux portes de nos cités. En ville, et à la
faveur de la tombée de la nuit, affamés, les sangliers viennent souvent rôder
jusqu'à l'intérieur du périurbain à la recherche de nourriture dans les
poubelles ou dépotoirs. En campagne, ces sangliers sont à l'origine de
dégradations de champs cultivés, même les tombes ne sont pas épargnées. A titre
d'exemple, la pomme de terre douce (la brunette), principale désirée de ces
fauves, a presque disparue sur les marchés. De peur d'être ruinés par ces
bêtes, les agriculteurs ne l'a cultivent plus. Si cette prolifération a pris
des proportions alarmantes, c'est parce que les campagnes de battues, qui
permettent de combattre ce fléau, ne sont pas, semble-t-il, suffisamment
organisées voire pas plus fructueuses. Encore qu'il se trouve encore des jeunes
gens qui, convertis par passion en trappeurs, vont régulièrement à la rencontre
de ces sangliers. Chiens et traquenards sont leurs seules armes pour chasser
cette horde qui menace et l'homme et la nature. Pour en savoir plus sur le
sujet, le Quotidien d'Oran a rencontré Mokhtar-Seddik Laredj, l'homme fort et
candidat potentiel à la présidence de l'Association des chasseurs «El-Nasr» de
Béni-Saf, écoutons-le : « Je voudrais d'abord dire juste un mot sur notre
association (la wilaya de Aïn Témouchent en compterait une dizaine). Nous
formons un groupe d'une vingtaine de chasseurs pleinement actifs. Nous sommes
bien organisés car nous sommes tout le temps en contact. En s'il concerne le
sanglier, qui est un gros gibier, sa chasse est ouverte 03 mois dans l'année,
de janvier à mars. Durant cette période, nous organisons presque chaque
week-end, des battues de sangliers à travers les forêts de la région. Puis, on
range nos fusils et nos cartouchières et on observe une trêve jusqu'à
septembre, saison réservée à la chasse du petit gibier à savoir la perdrix, le
lièvre, le lapin et la caille.
Cette saison 2009, on a organisé 10 battues dans lesquelles on a abattu 48 sangliers. C'est peu mais c'est du moins ce que l'on peut faire de mieux. Les forestiers parlent d'équilibre de la faune et de la flore, et ça on a un profond égard. Vous savez, le sanglier est une espèce qui prolifère très rapidement. A titre illustratif, la laie (femelle du sanglier) peut mettre bas jusqu'à 12 marcassins par année. Dans la région de Béni-Saf comme dans toute la wilaya de Aïn Témouchent, elle met, en moyenne, 24 marcassins soit 02 portées par année. Cette particularité dépend du sol de la région qui est en grande partie sableux et humide. C'est un avantage naturel et physiologique aidant la laie à procréer. De ce fait, vous ne pouvez pas imaginer combien nos forêts grouillent de ces bêtes, gibier par excellence attractif, même si par moments il devient dangereux et indésirable. Dans les forêts de la wilaya de Aïn Témouchent, la population des sangliers est estimée à 5 sangliers par hectare. Ce qui nous autorise à croire que dans la région de Béni-Saf, il y aurait au moins 15.000 sangliers (chiffre confirmée d'ailleurs par une source fiable). Donc, on peut parler de déséquilibre écologique. Là, il serait intéressant de promouvoir la battue touristique qui devra être un créneau très porteur pour l'économie nationale. La battue touristique attire beaucoup de touristes et se chiffre à coups de millions en devises étrangères. Chez nos voisins, c'est un produit touristique qui marche bien. Alors, pourquoi ne pas en tenter ? Pour terminer cet exposé, souligne Laredj, nous ne manquerons pas de saluer les efforts fournis par la commune qui nous procure un tracteur pour le ramassage et le transport des carcasses vers les lieux d'enfouissement, en plus des sacs de chlorure de chaux. Aussi, les services de l'administration préfectorale qui n'en ménagent aucun effort pour nous faciliter la tâche, j'allais dire la passion, ironisa notre interlocuteur avant d'ajouter, alors rendez-vous pour septembre Incha'Allah». |
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