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Intoxication à la résidence Mohamed Seddik Benyahia du Khroub: Le commerce se prononce en attendant la santé

par A. Mallem

Pendant que les commerçants fournisseurs et les responsables de la cantine universitaire ne cessent de protester en rejetant leur responsabilité dans l'intoxication alimentaire collective survenue le 23 mai dernier à la résidence de filles Mohamed Seddik Benyahia du Khroub (495 cas entre consultations et hospitalisations, selon la direction de la santé) et que les enquêtes déclenchées par les secteurs concernés (police, justice, santé) suivent leur cours, les résultats des analyses bactériologiques faites par la direction du commerce ont été rendus publics hier matin. En effet, selon M. Goumazi, chef de service de la qualité à la direction du commerce et des prix de Constantine, «les produits les plus incriminés sont la viande, le riz et la pâtisserie (millefeuilles) consommés par les étudiantes au dîner. Pour nous, la responsabilité est partagée entre les fournisseurs et les gérants de la cantine», nous a déclaré M. Goumazi. Ce dernier a confirmé que la DCP «va entamer des poursuites judiciaires à l'encontre du fournisseur de millefeuilles, pour mauvaises conditions d'hygiène».

En outre, deux propositions de fermeture pour une durée de 3O jours de son commerce de pâtisserie et de boulangerie vont être introduites. Pour l'autre repas-témoin, à savoir le déjeuner du 22 mai, les résultats des analyses effectuées sur les produits le constituant ne sont pas encore disponibles. Pour sa part, le premier responsable de la direction de la santé publique et de la réforme hospitalière, le Dr Damache, que nous avons contacté, a affirmé « que l'enquête épidémiologique pour déterminer l'agent causal de ce qu'on désigne en terme médical de toxi-infection alimentaire collective (TIAC), suit son cours et est menée par des médecins-experts de la santé publique. Les résultats de cette enquête minutieuse seront connus ultérieurement». D'un autre côté, et selon des informations recueillies au sein des résidences, les travailleurs de la cantine incriminée, organisés au sein de la coordination des oeuvres sociales universitaires, affirment «qu'on cherche à leur faire porter le chapeau» : c'est pourquoi ils ont menacé de déclencher des mouvements de protestation et «de paralyser les cantines universitaires de la wilaya (Constantine, El-Khroub et Aïn-Smara). Ils rejettent leur responsabilité dans l'intoxication collective survenue dans la cantine du Khroub «en se basant sur les différentes inspections impromptues effectuées dans cette cantine par la commission de wilaya de contrôle de l'hygiène mise en place après l'incident similaire qui s'était produit à la cité Nahas Nabil. Les contrôles effectués par les membres de cette commission, disent-ils, n'ont décelé aucune défaillance en matière d'hygiène dans les cités», nous a déclaré un membre de la coordination.

Contacté, M. Rahma, secrétaire général de l'union de wilaya de l'UGTA, nous a affirmé «avoir reçu avant-hier les membres de cette coordination qui ont fait part des préoccupations des travailleurs des cantines universitaires. Notre position de principe est d'être aux côtés des travailleurs, dira M. Rahma, mais nous leur avons demandé d'attendre les résultats des enquêtes que mènent les secteurs concernés avant de décider des actions à entreprendre pour défendre leurs droits».