L'Université d'Es-Sénia -Oran, victime ces dernières semaines d'une
campagne de dénigrement, selon les dires de certains de ses enseignants,
envisage d'établir de nouveaux rapports avec les médias. Cette question a été
l'objet de la conférence scientifique organisée hier à l'IGMO, à laquelle ont
pris part des universitaires et des journalistes de différents organes de
presse. Prenant la parole à l'ouverture de cette rencontre, le recteur
d'Es-Sénia a émis son souhait de faire de cette rencontre une tradition pour «
aplanir » les relations entre deux professions. D'ores et déjà, on annonce
l'organisation l'an prochain de journées d'information sur l'université, où
cette dernière présentera ses travaux de recherche, ses réalisations, ses
projets... Apparemment, les premiers responsables de cet établissement
universitaire ont pris conscience du déficit en matière de communication,
espace qui a été meublé par les informations relatant des scandales secouant
l'Université d'Es-Sénia. Dans ce sens, le vice-recteur à la post-graduation, M.
Saïdi, a brossé un tableau des manifestations scientifiques initiées durant la
saison universitaire qui prendra fin dans quelques semaines. Ainsi, on
retiendra de son exposé que l'Université d'Es-Sénia a organisé 45 rencontres
(entre séminaires et colloques) de type national et 29 autres de type
international. Il évoquera le nombre des enseignants ayant bénéficié d'un
programme de perfection et le lieu où ils ont été envoyés. Il affirmera que
1.600 étudiants sont actuellement inscrits en post-graduation et que 695
chercheurs sont affiliés à des projets de recherche. Actuellement, le nombre
d'écoles doctorales a atteint le chiffre de 16, signale l'intervenant. Il
terminera en annonçant la prochaine ouverture des « chaires » de chinois, de
portugais et de turc, ouvertures dictées par les liens économiques liant
l'Algérie aux pays parlant ces langues. L'on apprendra aussi que l'Université
d'Es-Sénia a passé une convention avec STH, une filiale de la Sonatrach. Mais,
lors des débats, le vice-recteur reconnaîtra le manque de visibilité de toute
cette activité scientifique et ce déploiement faute de communication.
Apparemment, les responsables de cet établissement comptent pallier ce déficit
dès la rentrée prochaine. La seconde communication qui a retenu l'attention est
celle de Mohamed Kouidri, un spécialiste en démographie, qui s'est attelé à
démontrer le caractère inexact de certains chiffres publiés par la presse
concernant la violence et l'harcèlement sexuel au sein de l'université. Selon
ces chiffres, 27 % des filles ont subi une agression de type harcèlement. Ce
que l'intervenant traduira par 200.000 femmes puisque la population
estudiantine est estimée à 1.300.000 étudiants. Or, la population des
enseignants, supposée responsable du harcèlement, ne dépasse pas 30.000
personnes. Dépassant le cadre des chiffres qu'il récuse par ailleurs, Mr
Kouidri estime que la chute du niveau de l'Université et la violence y régnant
sont à mettre sur le compte de la surpopulation estudiantine. Dans ce cadre, il
ajoutera que l'Université algérienne a réalisé en 45 ans un accroissement de
l'ordre de 130.000 %. Mais le cas de l'enseignant tué à Mostaganem par un de
ses étudiants a servi d'exemple pour plusieurs journalistes qui se sont
exprimés sur le traitement de ce phénomène par la presse. Pour une première
rencontre, tous étaient d'accord pour dire qu'au moins les ponts ont été
établis entre les deux institutions.