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Le torchon brûle entre l'UNJA et le Premier ministre M.Ahmed Ouyahia à la
suite des décisions n°10/13 et 12/13, prises par la wilaya d'Alger et datées
respectivement du 18 et 19 mai dernier, portant sur l'évacuation de tout
occupant du centre de détente «exploité naguère» par l'UNJA, sis à Sidi Fredj
dans la commune de Staouéli, et la mise de ses biens immobiliers, constitués de
12 bungalows, 22 chalets, 3 villas, 16 terrains de camping, piscine pour
enfants, piscine semi-olympique, salle de fête, salle de conférences, cuisine
et un local de fast-food, sous la protection de l'Etat, avec leur inscription
sur le registre des biens de la présidence.
Les deux arrêtés en question se réfèrent à la circulaire du Premier ministre, datée du 14 mai dernier, dont les termes précisent que «ces équipements, ou ces biens, seront mis à la disposition du ministère de la Jeunesse et des Sports en vue de leur exploitation en faveur des jeunes, comme le veulent les orientations de la politique générale à l'endroit de cette tranche de la population». La décision a provoqué de profonds remous dans les rangs de cette organisation de masse. Pis, des responsables nous confieront avoir reçu cette décision «comme une gifle en guise de cadeau» le jour même de la célébration du 34e anniversaire de l'UNJA, dont la date coïncide avec le 19 mai. Le secrétaire de wilaya de l'UNJA à Constantine révélera que deux actions ont été intentées devant les tribunaux, l'une en référé pour bloquer l'ordre d'évacuation, qui accorde dix jours aux occupants pour libérer les lieux (à partir de la date de notification de l'arrêté daté du 19 mai dernier), et la seconde devant la chambre administrative pour demander l'annulation de l'arrêté daté du 18 mai, qui place le centre objet de la discorde entre les mains du ministère de la Jeunesse et des Sports. Le recours à la justice pour annuler la procédure initiée par le Premier ministre est confirmé par le secrétaire général de l'UNJA, Madani Mohamed, qui assure qu'il se trouve «en possession de tous les documents justificatifs, prouvant que le centre nous revient de droit, et que... l'affaire sera, en sus de la procédure judiciaire, soumise à l'appréciation du S.G. du FLN le plus tôt possible, et au président de la République». Une affaire qui prend une tournure politique ? Les responsables de l'UNJA n'hésitent pas à clamer que «l'odeur de la politique plane sur ce dossier, car rappelle-t-on, tous les efforts consentis pour intégrer l'UNJA dans le giron du RND ont été vains, et ce n'est là qu'une punition pour ses positions tranchées avec le FLN». Mais, l'on apprend auprès de cadres du RND que la décision du Premier ministre est motivée par le fait que «ce centre n'est plus exploité par l'UNJA, et qu'une bonne partie est cédée en sous-location à un privé», jugeant cette transaction «illicite». Chose que reconnaissent les responsables de l'UNJA, qui signalent «qu'ils ont eu à recourir à ce procédé (NDLR : la mise en sous-location du patrimoine) pour pouvoir prendre en charge les structures du centre». Ajoutant «qu'au-delà de cet argument, on aurait pu nous soutenir financièrement pour gérer le centre, et ne pas nous expulser carrément des lieux». Notons que l'UNJA est en proie à des luttes intestines depuis plusieurs mois, voire des années, luttes intestines qui ont divisé ses rangs en deux ailes, et n'ont pas manqué de l'affaiblir considérablement. En tout cas la machine est bien mise en branle pour l'exécution de l'arrêté d'expulsion. En effet, l'on apprend que des cadres du ministère de la Jeunesse et des Sports se sont déplacés dimanche dernier au centre en question pour prendre possession des lieux, et qu'ils ont été empêchés de pénétrer à l'intérieur du centre par des membres de la direction nationale de l'UNJA. Mais, à leur retour hier lundi, cette fois-ci accompagnés par les éléments de la Gendarmerie nationale, les cadres du MJS ont mis pied à l'intérieur du centre, où ils ont entamé immédiatement la procédure d'usage pour inventorier les biens et prendre en main les locaux. |
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