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Tlemcen: L'autre écologie, Al Gore et Hulot

par Bekkaï Allal

La nouvelle maison du parc national de Lalla Setti a servi de cadre idéal pour débattre du thème de l'écologie à la veille de la célébration de la journée mondiale de l'environnement (5 juin).

En effet, l'auditorium flambant neuf du PNT a abrité en fin de semaine écoulée une conférence intitulée «L'écologie de l'esprit» donnée par le Dr Mustapha Daïdj, conférencier, praticien spécialiste Médiation des Cultures et des Civilisations, titulaire de doctorats en sciences politiques, sciences économiques et sciences de l'information.

D'emblée, l'orateur observera une position de distanciation par rapport aux travaux en la matière du prix Nobel Al Gore ainsi que l'«agitation» (sic) du très médiatique Nicolas Hulot. «L'écologie de l'esprit, c'est vivre ici, et maintenant», lâchera-t-il péremptoirement. Comment libérer l'homme des chaînes immatérielles qui l'entravent, de ses peurs, de ses angoisses, de ses doutes ? Comment retrouver ses capacités de créativité, d'imagination, de beauté, d'esthétique ? Comment répondre à sa quête du sens ? Le pourquoi de sa présence sur terre ? Voilà des ambitions que l'Ecologie de l'Esprit dans l'optique du Dr Mustapha Daïdj peut remplir et «pour qu'ensemble soit arrêtée la désertification et la sécheresse de nos esprits !». «L'écologie de l'esprit, c'est vivre ici, et maintenant !», lâchera-t-il péremptoirement.

Le spécialiste ne manquera pas à ce titre de souligner l'échec des écologistes et la carence des universités devant les multiples dangers écologiques (à l'exemple des changements climatiques, du trou d'ozone, de la fonte des glaces, etc.) qui menacent notre planète avant de développer sa communication qui s'articulera autour de 5 axes, à savoir le corporel, l'émotionnel, le mental, le socioculturel et le spirituel. «Nous sommes en face d'une thérapie holistique globale qui ne se trouve ni chez Al Gore, ni chez Hulot». Le conférencier estime que «nous avons besoin d'un guide pour pénétrer dans notre intérieur, d'une maïeutique qui nous fera ?accoucher' de l'esprit. Pour retrouver la paix intérieure, il faut savoir exploiter tous ces ions négatifs qui nous environnent via les sens physiques, notamment la vue, l'ouïe, le souffle...» Le Dr Daïdj reconnaîtra dans ce contexte les bienfaits de la méthode dite PNL (programmation neuro-linguistique) basée sur «le fait d'avoir la conviction que tout ce que nous voyons, nous ressentons, nous vivons, tout s'inscrit à l'intérieur de notre cerveau».

Il abordera ensuite la question de la peur dans son acception psychotique du manque (biens matériels), par rapport à l'altérité (famille et société) mais aussi dans sa dimension métaphysique liée à l'incertitude (mort). Quant au contexte mental, le praticien spécialiste considère que «dans la vie, il n'y a que de la subjectivité». Et d'ajouter que «les qualités des choses sont dans nos têtes et ne sont pas dans les choses», en précisant dans le même ordre d'idées que «la carte ne représente pas tout le territoire» (autant qu'une CNI, un tableau de peinture, un article de journal...). L'environnement socioculturel est, selon lui, conditionné par des structures mentales telles les croyances, la religion, la langue, l'histoire, la mythologie, la généalogie...

Pour ce qui est de la dimension spirituelle, l'orateur la résume dans la question existentielle «Pourquoi je suis sur terre ?», soit (via) la quête du sens dès lors qu'«il n'y a pas de bon vent pour celui qui ne sait où aller». A ce propos, en pédagogue averti, il proposera la lecture de l'ouvrage du célèbre écologiste René Dumont «L'Afrique noire est mal partie» (1962). Ayant été en poste à Abou Dhabi en qualité de directeur des finances et sans jouer aux Nostradamus, il ne se privera pas de «prévoir» un scénario catastrophe (tsunami) qui emporterait dans les deux prochaines décennies ces émirats (îles) en perspective d'une remontée des eaux...

Le débat qui s'ensuivra portera sur l'étymologie du mot écologie, l'influence des NTIC, la série macabre d'épizooties, le concept de subjectivité, la notion de qualité... Par ailleurs, indiquons que la prochaine conférence que donnera le Dr Mustapha Daïdj s'intitule «A quelle condition l'émergence de la finance islamique annonce-t-elle la Nahda ?».