Les conflits familiaux, les dangers moraux et la démission des parents
constituent le premier «pas» vers la délinquance juvénile. En 2008, 417
enquêtes ont été ouvertes par les tribunaux des mineurs et 110 mineurs ont été
placés dans les centres de rééducation de la wilaya d'Oran pour divers délits,
a indiqué M. Djamel Rahim, directeur de l'action sociale de la wilaya d'Oran,
invité hier au forum hebdomadaire de la radio locale El Bahia. «Les
psychologues doivent agir plus profondément dans la société, pour diminuer
l'importance de ce phénomène, car l'enfant a besoin d'être écouté», a affirmé
le même responsable, qui a saisi l'occasion pour soulever le manque de moyens,
d'établissements et d'institutions spécialisés dans la prise en charge des
jeunes délinquants, notamment ceux qui sont placés en observation dans les
milieux ouverts. Chose qui donne souvent lieu à des cas de récidive. En effet,
«environ 10% des délinquants sont des récidivistes», indiquent les
spécialistes. Ces derniers affirment que les enfants vivant dans un milieu où sévit
la violence sont généralement présents lors des scènes, parfois eux-mêmes
battus ou menacés. L'équilibre émotif de ces enfants et leur santé physique
sont mis en péril par les scènes de violence et l'atmosphère tendue qui règne à
la maison, les sentiments d'insécurité, de vulnérabilité, de culpabilité, les
troubles de comportement, les difficultés scolaires, les répercussions
somatiques sont omniprésents.
Avec le temps, certains développent une détresse psychologique profonde
qui peut se traduire par des fugues, des tentatives de suicide ou l'usage de
l'alcool, des psychotropes et autres drogues. A long terme, ils développent un
haut niveau de tolérance à la violence et acceptent ces comportements comme
moyens normaux d'expression et de résolution des conflits.