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Des sanctions plus sévères en cas de non-respect des lois interdisant
l'usage du tabac dans les lieux publics et l'augmentation des prix des
cigarettes et de leurs taxes.
C'est la nouvelle stratégie nationale décidée par le ministère de la Santé pour lutter contre le tabagisme. S'étalant sur une période de quatre ans, 2009-2013, la nouvelle politique anti-tabac insiste sur l'application stricte des lois promulguées depuis 2001 et qui sont restées lettre morte. La stratégie nationale sera présentée dans les prochains jours, selon le directeur de la prévention au ministère, intervenant lors d'une rencontre organisée à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le tabac qui coïncide avec le 31 mai de chaque année. Il est aussi question de l'ouverture de 150 centres de prise en charge de sevrage tabagique à l'échelle nationale. 120 médecins ont été formés à l'échelle nationale pour travailler dans ces centres. Le Pr Nafti, pneumologue et membre du comité national ayant préparé la stratégie, a expliqué que parmi les buts principaux de cette dernière, c'est la baisse du taux de fumeurs en Algérie à 10%. Dans le décret exécutif n°01-285 du 24 septembre 2001 fixant les lieux publics où l'usage du tabac est interdit, l'interdiction de fumer concerne les établissements de formation et d'enseignement, les établissements de santé, les salles où se déroulent des manifestations sportives, culturelles, scientifiques, économiques et de loisirs, les lieux de travail affectés à un collectif de travailleurs : locaux d'accueil, de réception et de restauration collective, salles de réunion ainsi que les locaux sanitaires et médico-sanitaires, les transports publics routiers, ferroviaires, maritimes et aériens, les locaux commerciaux où sont consommés, sur place, des denrées alimentaires et des boissons, les salles et zones d'attente et les lieux utilisés pour l'accueil et l'hébergement des mineurs. Or, sur le terrain, à quelques exceptions près, l'application de cette loi traîne. Les établissements censés donner l'exemple dans la lutte anti-tabac, tels les hôpitaux, ne semblent pas coopérer dans ce sens et aucune affiche interdisant de fumer dans ces lieux. C'est ce que regrette le professeur Ziane, pneumologue, qui estime que les médecins doivent donner l'exemple les premiers dans cette opération. Pour ce spécialiste, il est temps de passer à une autre étape après les campagnes de sensibilisation sur les risques du tabac sur la santé menée depuis plusieurs années. Maintenant, il faut aller vers les sanctions et les amendes. « Mais avant de passer à ce stade, il est primordial d'informer le public sur les nouvelles mesures qui seront appliquées et les sanctions prévues. L'opération doit se dérouler crescendo pour avoir des résultats concrets », insiste le pneumologue. Le même spécialiste attire l'attention sur un nouveau phénomène qui a fait son apparition ces dernières années, celui des cafés qui incitent à une nouvelle mode, fumer la « chicha », très répandue dans la Moyen-Orient et qui est en vogue actuellement dans notre pays. Le professeur Ziane met en garde contre ce tabac très nocif pour la santé et souligne que «face à cette stratégie de lutte anti-tabac, il faut aussi interdire ces nouvelles pratiques qui ne peuvent qu'accentuer les risques pour la santé et inciter les fumeurs à fumer plus». Pour une lutte anti-tabac plus efficace, le spécialiste plaide pour que consultation et tabacologie soient deux actions menées simultanément par le médecin. Ce dernier est tenu de donner un conseil minimal à son malade fumeur lors des consultations et de discuter avec lui sur les risques du tabac. Sur les maladies causées par la cigarettes, les chiffres sont effrayants. Le Pr Habib Douagui, chef de service pneumologie, allergologie, clinique à l'hôpital Béni Messous, affirme que le cancer des poumons prend la première place avec un taux de 90%. «La cigarette cause également le cancer de la bouche avec un taux de 74%, de l'oesophage (53%), de la vessie (50%), du pancréas (38%), du col de l'utérus (6%)». Quelques indications sur les bienfaits d'arrêter de fumer : 72 h après, le sujet ressent une relaxation des voies aériennes et une respiration plus facile, une augmentation des capacités pulmonaires. Deux semaines à trois mois après, une amélioration de la circulation sanguine est ressentie, la marche devient plus facile et la fonction pulmonaire augmente de 30%. Trois à neuf mois après, la toux, la congestion sinusienne, la fatigue et la dyspnée diminuent régulièrement, avec la repousse des cils vibratiles bronchiques et l'augmentation de la capacité de drainage bronchique, et enfin l'augmentation des capacités énergétiques corporelles. |
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