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Assises des sciences sociales et humaines: Recettes pour des recherches plus utiles

par Salah C.

Pour les assises nationales sur la recherche en sciences sociales et humaines qui ont eu lieu hier et continuent aujourd'hui à l'auditorium de l'IGMO, les participants devaient plancher, en plus d'un état des lieux, sur le déficit d'impact observé en matière de recherche en SSH sur la société.

Organisée par la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique et avec la collaboration du CRASC, cette rencontre devrait être l'occasion pour les quelques chercheurs qui se trouvaient hier à l'auditorium Talahit Bakhlouf de répondre à une série de questions sur ce grand décalage entre l'impact des recherches entreprises jusque là et les réalités d'une société en plein mouvement. A titre d'exemple, ce déficit serait-il du aux mutations rapides de la société algérienne, aux postures langagières, culturelles et méthodologiques ou à une panne de vision chez les chercheurs ? S'agit-il également d'une crise de vocations, au scepticisme affiché par les utilisateurs sur l'expertise algérienne ou simplement à la nature même des sciences sociales ? En somme, un véritable diagnostic attend les participants à ces assises qui auront également à se projeter vers le court terme en définissant une démarche stratégique qui aura comme finalité première la mise en oeuvre d'un programme nationale avec une phase expérimentale.

Dans les faits, les participants seront répartis en quatre ateliers qui auront la tâche d'aborder chacun un aspect particulier tel l'état des lieux, l'organisation de la recherche, la formation à la recherche et les supports tels que les revues et l'organisation de manifestations scientifiques en sciences sociales. Au menu des ces assises, plusieurs communications ont été programmées par d'éminents professeurs tels Marnia Lazreg, du Hunter College de l'université de New York sur le thème des sciences sociales et la géopolitique ou encore celle de Hassan Remaoun, de l'université d'Oran et du CRASC sur la contrainte institutionnelle et paradigmes dominants dans les pratiques des sciences sociales en Algérie.

Questionné en marge de ces assises sur ce qui était attendu de cette rencontre, Mokhtar Sellami, le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique a estimé que le temps était venu de rectifier le tir et de faire de la recherche utile.

A cet effet, Pr. Sellami a fait savoir que pour le prochain programme de recherche, il est prévu une enveloppe financière de 20 milliards de centimes, de recherche qui s'étalera jusqu'en 2013. Notre interlocuteur a tenu à rassurer les chercheurs sur la disponibilité des fonds et que dans certains cas l'argent alloué pour le secteur de la recherche n'était pas absorbé.

Enfin, M.Sellami a fait un distinguo entre «sciences fondamentales», avec généralement des centres d'intérêts universels et «sciences sociales et humaines» qui exigent l'orientation des recherches en fonction des réalités avec au bout un impact optimal.